Katherine MacLEAN Titre original : Missing Man, 1975 Première parution : Berkley/Putnam, mai 1975 (le titre "The Missing Man", avec l'article, est celui de la nouvelle à la base de ce livre)ISFDB Traduction de Bruno MARTIN Illustration de Gérard RUFFIN
LIVRE DE POCHE
(Paris, France), coll. SF (1ère série, 1977-1981) n° 7061 Dépôt légal : 4ème trimestre 1980 Première édition Roman, 320 pages, catégorie / prix : 4 ISBN : 2-253-02575-5 Format : 11,0 x 16,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
Dans les premières années du XXIe siècle, voici New York. Toujours plus immense, étouffante, violente.
Des dômes d'habitation sous-marins ont résolu provisoirement le problème de la surpopulation.
Les quartiers sont devenus parfois des enclaves indépendantes. Comme Harlem, la Nouvelle Palestine, ou bien la Communauté des Vieillards où les retraités ont reconstitué minutieusement les années 40.
C'est le règne de l'ordinateur et de la carte magnétique, véritable clef de survie qui permet de manger, de dormir et d'aimer.
Mais cette pile surchargée qu'est New York a besoin d'une police à sa mesure, pour éviter que les clans ne s'affrontent, pour endiguer les vagues de suicides et de meurtres.
George Sanford est le rouage essentiel de l'Escouade. Il est télépathe. Il perçoit en permanence toutes les ondes mentales de la mégalopole. Il voit par les yeux des meurtriers, il habite les pensées de celui qui va se suicider. New York, c'est lui. Jusqu'au jour où cette pression devient intolérable...
Classique, traditionnel même, autant par la forme que par le fond, tel se présente ce Missing man : dans un New York violent, surpeuplé, très brunnérien en somme, du début du XXIe siècle, un auxiliaire de police « empathe » (plutôt que télépathe) repère dans la jungle urbaine, grâce aux « vibes » qu'ils émettent, les citoyens dangereux ou en péril — saboteurs, séquestrés, suicidaires... Il y a de bonnes idées, comme l'existence de ces Communes fragmentant la ville (par exemple la Nouvelle Jordanie, peuplée d'Arabes extrémistes) ou le carnaval, orchestré par des sectes dont les membres s'identifient totalement au passé (les Aztèques). Mais l'auteur n'a su mener à bien aucun des thèmes abordés, aucune des réflexions amorcées : d'où viennent tous ces pouvoirs psi plus ou moins embryonnaires ? Quelle opinion faut-il avoir concernant le « lavage de cerveau » ? De l'action des teen-agers terroristes qui accusent les technocrates de l'informatique d'organiser par sélection (mais comment ?) un génocide dans la population ? On nage dans le flou thématique et idéologique, et quant à ce dernier point, c'est d'autant plus grave qu'on trouve de ci de là des réflexions du genre : « Les Arabes adultes se délectent à torturer ».Au total, un roman bien insatisfaisant.