Isidore, jeune Messin de quatorze ans, s'ennuie un peu. À l'occasion de l'éclipse du 11 août 1999, son père a décidé de l'emmener au Mont Sainte-Odile, d'où la vision du phénomène sera meilleure. Malheureusement, la pluie tombe, et Isidore et sa famille doivent se réfugier dans une grotte. Le garçon, qui n'a pas envie de passer son temps dans une caverne à ne rien faire, part à la découverte des environs. Non loin de là, la pluie s'arrête, le ciel se dégage et l'éclipse a bien lieu. À ce moment précis, Isidore perd connaissance...

    Il reprend conscience dans la Chine de 220-210 avant Jésus-Christ, durant le règne de Qin Shi Huangdi, le premier empereur (c'est du reste la traduction littérale de « Qin Shi Huangdi »). Isidore va y vivre des aventures trépidantes au rythme des trahisons, dans un décor exotique, riche et vivant. Il rencontrera l'empereur, qui se liera d'amitié avec lui, et Imina, une jeune fille venue comme lui d'une autre période de l'Histoire. Bien qu'il s'entende très bien avec elle, il n'a qu'une envie : retrouver son époque, sa ville de Metz et ses parents. Y par-viendra-t-il ?

    Ce roman est le premier d'une série consacrée au personnage d'Isidore, parti de sa ville de Metz — région où vit l'auteur — pour découvrir un monde merveilleux autrement plus intéressant pour lui, celui d'une Chine révolue, dans laquelle Pierre Stolze nous immerge très rapidement. Le roman est donc un récit d'aventures mené tambour battant, avec juste ce qu'il faut d'humour — l'habituel ressort de la confrontation d'un déraciné temporel avec son époque d'accueil — pour accrocher grands et petits, et de petites touches de connaissance pour que l'on ressorte du livre avec le sentiment d'être moins ignorant. Qu'importe si parfois Isidore emploie des termes qui semblent peu plausibles dans la bouche d'un jeune de quatorze ans (« chassieux », « bouillon chromosomique »...), on suit avec plaisir ses pérégrinations sur cette terre de légendes. Fluide sans que le style soit sacrifié, léger sans être futile, documenté sans être rébarbatif, ce premier tome est une grande réussite.