BÉLIAL'
(Moret-Loing-et-Orvanne, France), coll. Une Heure-Lumière n° H.S. 8 Date de parution : 22 mai 2025 Dépôt légal : mai 2025, Achevé d'imprimer : mai 2025 Première édition Catalogue, 112 pages, catégorie / prix : Gratuit ISBN : 326-9-90000-178-5 Format : 12,0 x 18,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Dépôt légal : à parution. Couverture à rabats. Exemplaire offert pour l'achat de deux livres de la collection "Une heure-lumière" en librairie ou sur le site de l'éditeur.
Quatrième de couverture
Une heure-lumière, c’est la distance que parcourt un photon dans le vide en 3600 secondes, soit plus d’un milliard de kilomètres…
C’est aussi le nom d’une collection qui va franchir les soixante titres, un espace éditorial pionnier, tant par le fond que par la forme, au statut de référence dans le paysage brouillé des littératures de genre.
Si « Une heure-lumière » célèbre les horizons nouveaux, nos hors-séries fêtent « Une heure-lumière » et ses auteurs emblématiques.
Dont le Gallois Alastair Reynolds, tout récemment couronné par le Grand Prix de l'Imaginaire 2025 pour son immense roman La Maison des Soleils, et que les fidèles de la collection connaissent pour La Millième Nuit et De l'espace et du temps, deux récits grands ouverts sur des immensités cosmiques démesurées.
« Une heure-lumière »... comme un saut dans les abîmes du sense of wonder !
1 - Olivier GIRARD, La Peur du vide..., pages 11 à 13, préface 2 - Alastair REYNOLDS, Une représentation brillante (Polished Performance, 2020), pages 15 à 48, nouvelle, trad. Pierre-Paul DURASTANTI, illustré par Al DINO 3 - (non mentionné), Un parcours luminique, pages 51 à 111, guide de lecture
Critiques
Si Alastair Reynolds a déjà eu par deux fois les honneurs de la collection Une Heure-lumière (La millième nuit en 2022 et De l’espace et du temps en 2024), il surprend ici avec un texte qui, s’il a moins de sense-of-wonder que les deux précédents, se révèle beaucoup plus drôle et non dénué d’un fond politique. Une représentation brillante est une satire sociale, la revanche des femmes de ménage contre les riches et les puissants.
Dans un vaisseau interstellaire, une armada de robots veille sur les passagers plongés en hibernation. Mais, à la suite d’un problème technique, tous les passagers meurent et les robots se retrouvent confrontés à une situation délicate : ils risquent d’être mis au rebut lorsque sera découverte la catastrophe. Sous la houlette de Chrysoprase, le robot doté du cerveau le plus perfectionné, les machines vont chercher un échappatoire.
L’histoire nous est racontée du point de vue de Rubis, une « autolaveuse de classe un », autant dire ce qu’il y a de plus bas dans la hiérarchie des robots, tant sociologiquement parlant qu’en termes de capacités cognitives. Et c’est là que le récit devient savoureux. Car si elles sont tout en bas de l’échelle sociale de ce gigantesque palace futuriste qu’est le vaisseau spatial, les machines d’entretien sont aussi celles qui côtoient le plus les clients-humains, donc les plus à même de comprendre comment ils vivent et comment ils raisonnent. Mais comment faire entendre son opinion lorsqu’on n’est équipé que d’un vulgaire « moteur cognitif de classe deux virgule huit » ?
Le texte, qui prend des allures de Sa majesté des mouches chez les robots, est drôle, avec quelques pointes d’humour macabre. On retient en particulier l’androïde Prospero, obnubilé par la Méthode de l’Actors Studio. À travers les efforts désespérés et ridicules de Chrysoprase et de ses comparses pour duper les humains, Reynolds nous offre une satire sociale joyeuse et caustique, comme s’il était le rejeton espiègle de Bourdieu et d’Asimov (mais sans les trois lois de la robotique !).
Cette nouvelle pourra paraître mineure aux yeux d’un lectorat familier des space-operas démesurés d’Alastair Reynolds, mais il constitue une pépite originale pleine d’humour et pourvue d’un vrai fond politique. À découvrir.