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Djinn City

Saad Z. HOSSAIN

Titre original : Djinn City, 2017
Première parution : New Delhi, Inde : Unnamed Press, Aleph Book Company, 2017   ISFDB
Traduction de Jean-François LE RUYET

AGULLO (Villenave d'Ornon, France), coll. Agullo Fiction précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 8 octobre 2020
Dépôt légal : octobre 2020
Première édition
Roman, 568 pages, catégorie / prix : 22,50 €
ISBN : 979-10-95718-85-7
Format : 14,1 x 20,0 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture

« Quelle est la chose que nous avons apprise en trois cents ans ? Ne pas forniquer avec les djinns. »

Il est le fils du Dr Kaikobad, ivrogne et mouton noir de l'illustre clan Khan Rahman. De sa mère, il ne sait qu'une chose : elle est morte en lui donnant naissance. Mais quand son père tombe dans un étrange coma, le jeune Indelbed découvre le secret de ses origines et le vrai métier de Kaikobad : émissaire auprès du monde des djinns, êtres fantastiques, redoutables... et extrêmement procéduriers. Très vite, le garçon se retrouve au centre d'une controverse millénaire dont l'issue pourrait être l'extermination de l'humanité.
En donnant une nouvelle vie aux créatures surnaturelles de la mythologie arabe, Saad Z. Hossain livre un récit époustouflant où se croisent vaisseaux spatiaux, villes englouties, sous-marins soviétiques, guerres oubliées, manipulations génétiques et, bien sûr, quelques dragons...

Critiques

    Oubliez tout ce que vous croyez savoir ! Le Big bang, le plan de Dieu, la théorie de l’évolution, le sens de l’Histoire, rien ne peut égaler la magie des Djinns. Depuis des éons, ils cohabitent avec les humains, colocataires encombrants et un brin ombrageux dont il convient de se méfier. On dit même qu’ils ont précédé l’aube de l’humanité, qu’ils sont à l’origine de bien des inventions et révolutions technologiques. Mais tant de choses ont été dites et écrites sur eux que la réalité a fini par se muer en contes et légendes. Après l’ultime bataille ayant mis fin à leur empire, ils ont choisi la discrétion, s’effaçant devant l’humanité conquérante et n’entretenant des relations avec elle que par l’intermédiaire de quelques clans triés sur le volet. Des intermédiaires, voire des ambassadeurs, dont ils ont favorisé la fortune et la réussite car rien n’est gratuit en ce bas monde. Ni la magie, ni la dignitas sur laquelle se fonde l’auctoritas des plus puissants Djinns et pas davantage la richesse vulgaire dont use l’engeance humaine pour asseoir sa puissance. En ce début de xxi e siècle, le statu quo semble pourtant sur le point de s’achever. Parmi les Djinns, les plus vindicatifs fourbissent leurs armes et affûtent leurs arguments juridiques, prêts à faire table rase des hommes, en commençant par la baie du Bengale.

    Djinn City marque le retour de Saad Z. Hossain sous nos longitudes, après le fort drôle et désenchanté Bagdad, la grande évasion ! Dans un registre semblable, sorte de fantastique oriental mâtiné d’une bonne dose de nonsense et d’ironie, l’auteur bengali déroule un récit vigoureux et inventif, puisant son inspiration dans l’imaginaire musulman. À la manière d’un conteur des Milles et une nuits, Saad Z. Hossain passe avec aisance du passé mythique au présent le plus prosaïque, mêlant physique quantique et magie primordiale pour abuser de notre suspension d’incrédulité. Il décline ainsi une intrigue centrée sur trois personnages – un père, un fils et son cousin – poussés bien malgré eux en première ligne. Entre la capitale de l’empire des Djinns et la cité tentaculaire de Dacca, via les tréfonds vicieux d’une fosse à meurtre, on s’attache à déchiffrer progressivement les enjeux d’un conflit cosmique enraciné à une époque antédiluvienne, tout en s’amusant beaucoup du choc des civilisations et du ton pétillant de l’auteur bengalis. À bien des égards brillant et atypique, du moins aux yeux d’un lecteur n’étant pas familier de la culture islamique, le roman de Saad Z. Hossain s’achève toutefois sur la fâcheuse impression d’un dénouement un tantinet bâclé qui, à défaut de convaincre pleinement, laisse poindre un sentiment d’incomplétude. Mais tout ceci appelle-t-il peut-être une suite ? L’avenir nous dira. En attendant une réponse plus sûre, Djinn City reste quand même un roman original, vif et divertissant, dont on peut louer les qualités et affirmer sans crainte qu’il ne suscite à aucun moment l’ennui.

Laurent LELEU
Première parution : 1/1/2021 dans Bifrost 101
Mise en ligne le : 29/6/2024

Prix obtenus
Grand Prix de l'Imaginaire, Prix Jacques Chambon de la traduction, 2021
Elbakin, Roman étranger, 2021


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