À l'exception de la nouvelle "Les Mains de Monsieur Tombs", toutes les autres sont des adaptations en flamand de certaines aventures de Harry Dickson écrites anonymement par Jean Ray.
Quatrième de couverture
[Texte également traduit en flamand]
Harrry Dickson ou Edmund Bell ? Par ce simple « ou » on peut mieux assimiler un malentendu longtemps entretenu : dans des aventures en quelque sorte interchangeables, seule la personnalité des deux protagonistes divergeait. Sous cet angle, Edmund Bell ne serait, ni plus ni moins, qu'un avatar adolescent de Harry Dickson, en une période où l'on pouvait fumer la pipe dès le plus jeune âge ! Le raccourci n'est peut-être pas aussi facile à emprunter, et il importe au préalable de faire une étape obligatoire, consistant à regarder de plus près les circonstances éditoriales. Dès lors, si l'on admire la contribution protéiforme de Jean Ray à l'illustré Bravo !, on peut voir que les aventures d'Edmund Bell reflètent parfaitement l'état d'esprit de cet illustré. Il ne s'agit plus en cette perspective de regrouper dans Londres et ses bas-fonds des entités effroyables que le Sherlock Holmes américain affronte au gré d'une enquête, mais de parcourir le monde et de retrouver ces créatures hallucinantes dans leur milieu-même.
Avec Edmund Bell, l'enquête s'apparie par conséquent à l'esprit d'aventure, les visions à l'occasion insoutenables permettant de découvrir, non sans un certain effroi, des régions lointaines, mais aussi des coins de campagne anglaise où sous l'inertie apparente se cachent de séditieuses activités. Avec Edmund Bell, ce qui change donc, c'est le mouvement, qui va de vision en vision :
« La lumière de la lampe à carbure tombait en plein sur un échiquier, devant lequel étaient accroupis deux jaguars, déplaçant les pièces avec le plus grand sérieux ! »
Cela sidère ! Cela désoriente ! Et pourtant, avec Edmund Bell, il s'agira toujours de donner, par l'action, du sens à ces visions. Harry Dickson ou Edmund Bell ?