Édition originale limitée à 300 exemplaires numérotés. Tous les textes apparaissent en flamand et en français, seules les versions en français sont indiquées au sommaire.
Quatrième de couverture
Sombrement... Tel est l'adverbe qui semble convenir à l'atmosphère des Vlaamsche Filmkens de Jean Ray / John Flanders. Sombre en effet la vie dans les bas-fonds londoniens, que cela soit sur le plan social ou topographique, avec un inextricable lacis de ruelles torves. Sombres aussi les machinations, qu'elles prennent les apparences de crimes organisés ou qu'elles se dissimulent derrière quelques spectres ou esprits frappeurs. Sombre pareillement le destin de ceux qui s'approchent du blanc polaire, qu'ils y rencontrent des moines âgés de plus de mille ans qui protègent l'accès au monde intérieur ou qu'ils s'affrontent à la société mercantile et à la capacité destructrice de la civilisation contemporaine. Sombres enfin les détectives qui, se réclamant de Harry Dickson, réussissent à démêler l’écheveau, non sans s'étonner de la cruauté humaine.
Sombrement... Cet aspect des Vlaamsche Filmkens ne fut qu'imparfaitement mis en lumière, et ce en raison de l'absence d'une publication intégrale et chronologique de ces récits, aussi bien en néerlandais qu'en français. Or, l'éclairage particulier relie ces aventures à l'ensemble de la production de Jean Ray / John Flanders, et il s'avérait par conséquent urgent de les faire redécouvrir, pour eux-mêmes et pour ce qu'ils apportent au niveau d'une meilleure connaissance de cette œuvre tout à la fois protéiforme et en quête constante d'unité.
Loin de nous, dans une profondeur nébuleuse, s'étendait quelque chose d'énorme, indescriptible, d'impossible presque. C'était une cité monstrueuse, la matérialisation en pierre et en métal d'un horrible cauchemar. Des tours vertigineuses fusaient vers la voûte du ciel. Des forteresses titanesques cumulaient murailles, coupoles et flèches farouches et menaçantes, semblables à des nuages pétrifiés. Une atroce impression d'inhumanité, de cruauté surnaturelle suintait au-dessus de tout cela, même si on ne percevait aucun mouvement dans les rues qui s'étendaient à l'infini et sur les plaines démesurées, où un terrifiant silence régnait sur cette apparition abominable.
- Le pays de la malédiction ! dit le moine sombrement.
1 - André VERBRUGGHEN, Bibliographie, pages 9 à 18, bibliographie 2 - André VERBRUGGHEN, Bis, ter, quarter... quinquies ! - Bis repetita placent !, pages 19 à 22, préface 3 - André VERBRUGGHEN, Les Couvertures, pages 25 à 26, portfolio, illustré par (non mentionné) 4 - L'Étudiant disparu (De verdwenen student, 1954), pages 59 à 88, nouvelle, trad. André VERBRUGGHEN 5 - Le Maître des tigres (De meester der tijgers, 1955), pages 115 à 140, nouvelle, trad. André VERBRUGGHEN 6 - L'Île aux tigres (Het eiland der tijgers, 1955), pages 171 à 199, nouvelle, trad. André VERBRUGGHEN 7 - La Cité invisible (De onzichtbare stad, 1956), pages 231 à 258, nouvelle, trad. André VERBRUGGHEN 8 - Douze millions de livres sterling ! (Twaalf miljoen pond sterling!, 1956), pages 287 à 313, nouvelle, trad. André VERBRUGGHEN 9 - André VERBRUGGHEN, Bibliographie des textes de ce volume, pages 315 à 315, bibliographie