Né à la fin de la première guerre mondiale, Ray Stevens devait, comme tant d'autres, commencer à écrire à l'Université. Ses études terminées, il travailla tout d'abord comme diamantaire, mais sans doute ne trouva-t-il pas assez de poésie ou de mystère dans cette profession, car il l'abandonna vite. La guerre l'ayant obligé à se soustraire aux recherches de l'ennemi, il se met alors, au fond de son refuge, à écrire sérieusement.
Un premier roman sortira de ses heures de solitude forcée, "Beyond the Door", dans lequel il met en scène un personnage insatisfait qui, après plusieurs aventures amoureuses fort mouvementées, trouve finalement le bonheur dans la sauvagerie primitive du Matto-Grosso.
Ce personnage, s'il n'était lui-même, devait vite déteindre sur son auteur car, aussitôt la guerre terminée, Ray Stevens se sent saisi de bougeotte. Tour à tour correspondant d'une agence de presse américaine, écrivain de romans policiers qu'il fait paraître sous différents pseudonymes, il voyage un peu partout, s'attachant surtout à creuser le sens des choses cachées.
Il lit beaucoup. Ses auteurs favoris sont Blaise Cendrars, Dos Passos, Steinbeck, Balzac. En même temps, il s'intéresse à une foule de sujets bizarres et mystérieux. Le Continent Mu, Manoa d'El Dorado, le Monde Perdu, peuplent son univers d'êtres étranges et fantasmagoriques. Et c'est "Mumbo-Jumbo", ce livre placé aux confins du réel et de l'imaginaire.
À présent, Ray Stevens voyage. Où est-il exactement à un instant précis ? Chez les indiens Motilones ? Est-il l'hôte d'un prêtre vaudou ou court-il à la recherche des maisons hantées de La Martinique ? On ne peut jamais le savoir de façon précise. Tout ce que l'on peut dire, c'est qu'il est quelque part entre le Tropique du Cancer et l'Equateur - ou ailleurs -, à la recherche d'un de ces mystères du monde dont "Mumbo-Jumbo" nous ouvre la porte.