Le Cerveau est le plus gigantesque ensemble d'ordinateurs interconnecté jamais construit. Il sait tout sur tout. Et Tom Heller, l'homme au cerveau de glace, est fier de son enfant qui occupe un hémisphère majestueux à Washington.
Encore une histoire d'ordinateur fou ? Eh bien, non. Voici l'histoire fantastique de la fin des ordinateurs. Parce qu'une petite fille de six ans, Daphné, a peut des machine parce qu'elle possède un terrifiant pouvoir psychique, les puces vont envahir les ordinateurs. Les puces, ici, ce ne sont pas des microprocesseurs, ce sont des insectes impossibles, pareils à un dessin d'enfant, qui s'échappent en essains furieux des ordinateurs et qui s'en prennent aux humains, piquant, mordant, déchiquetant et tuant.
Pour sauver le Cerveau, Heller va se tourner vers Jane, la mère de Daphné et, contre toutes ses croyances, faire appel à la magie blanche.
Et quelque chose dans son cerveau de glace va se mettre à fondre...
Theodore Roszak est le plus célèbre théoricien américain de la contre-culture qu'il a illustrée et défendue dans son ouvrage Vers la contre-culture. Puces est son premier roman, un roman d'épouvante et d'espoir.
Critiques
Une puce est cet insecte bien connu, de l'ordre des diptères, qui n'a d'autre vocation que vous sucer le sang.
C'est aussi une pièce d'ordinateur, autrement appelée microprocesseur, qui consiste en un circuit intégré miniaturisé : c'est l'unité de base d'un cerveau mécanique, son neurone.
Le roman de Théodore Roszak est entièrement bâti sur cette homonymie, ce jeu de mot, qu'une enfant de six ans, la petite Daphné, transforme par peur et ignorance en jeu de sens : au cours d'une visite scolaire d'un Centre Informatique, elle comprend mal les explications qu'on lui donne et, comme elle se trouve douée d'étonnants pouvoirs psi, elle va matérialiser à l'intérieur de chaque ordinateur des nuées de « puces », insectes symboliques mais bien matériels, féroces et indestructibles, dont la prolifération paralysera les États-Unis, puis le monde, jusqu'à ce qu'on doive ensevelir tous les cerveaux mécaniques sous des tonnes de béton — comme on va le faire demain pour les centrales nucléaires.
Parabole sur la fragilité de la civilisation technologique, opposition de la science dure et des pouvoirs ancestraux, itinéraire d'un homme de pouvoir qui assiste à l'écroulement de son monde et de ses certitudes, roman fantastique qui convoque comme moteur de l'action un élément typiquement contemporain, histoire d'épouvante enfin, Puces noue tous ces liens et réussit le tour de force d'être passionnant et crédible de bout en bout malgré un postulat plutôt casse-gueule. Encore un de ces pavés américains dont on se dit à la sortie : quel film cela ferait...