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Métal de mort

Vargo STATTEN

Titre original : The Catalyst, 1952   ISFDB
Traduction de Amélie AUDIBERTI
Illustration de René BRANTONNE

FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Anticipation précédent dans la collection n° 38 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1954
Première édition
Roman, 186 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Format : 11,5 x 19,0 cm
Genre : Science-Fiction


Pas de texte sur la quatrième de couverture.
Critiques

[Critiques des livres suivants :

- La Dixième Planète de C.H. Badet, Ed Métal série 2000 n° 1

- L'homme illustré de Ray Bradbury, Denoel Présence du futur n° 3

- Marionnettes humaines de Robert Heinlein, Gallimard Rayon fantastique n° 25

- Métal de mort de Vargo Statten, Fleuve noir Anticipation n° 38]

 

    Une nouvelle collection d’A. S. est née le mois dernier. Intitulée « Série 2.000 » et éditée par les Ed. Métal, elle ne publiera, sauf exception, que des auteurs de langue française. Son premier volume, « La Dixième Planète » de C.-H. Badet, sans être une révélation, est agréable à lire et je suis persuadé que cet auteur nous donnera d’ici peu des ouvrages qui pourront efficacement concurrencer les Anglo-Américains. La principale faiblesse de « La Dixième Planète », c’est son début : cette histoire de clochard qui, par inadvertance, déclenche le mécanisme d’une fusée n’est pas très drôle, et le style, très « clochard » également, n’est pas fait pour arranger les choses. Mais, les trente ou trente-cinq premières pages digérées, on commence à se rendre compte des véritables intentions de C.-H. Badet – son roman est avant tout une satire de mœurs. Car ledit clochard, après avoir parcouru des milliards de kilomètres dans l’espace, finit par atterrir sur la planète Mère, une réplique quasi parfaite de notre bonne vieille Terre, mais située de l’autre côté du Soleil (et c’est la raison pour laquelle nous ne la voyons pas). À partir de ce moment, tout devient clair : l’auteur n’a pas cherché à faire vraisemblable, scientifiquement parlant. Non ! Il lui fallait simplement un prétexte pour nous entraîner sur cette planète inconnue, pour opposer sa civilisation à la nôtre. Et cette étude comparée se lit avec beaucoup d’agrément. Le style, redevenu normal (le clochard a perdu ses expressions vulgaires et s’est souvenu de l’homme qu’il était avant sa déchéance) est léger, gaulois par moments. Les « Mériens » ne vivent que par ou pour la Raison et cela donne à M. Badet l’occasion, plus d’une fois, de mettre en boîte, de la façon la plus malicieuse qui soit, les tendances à l’enrégimentation spirituelle ou autre qui se manifestent périodiquement en divers endroits de notre planète. Sous ce rapport, certains chapitres de « La Dixième Planète » ne sont pas sans rappeler des passages du « Voyageur Imprudent » de Barjavel. En résumé, un volume qui vous fera passer deux heures de distraction, à condition de ne pas vous montrer trop exigeants sur le caractère scientifique de cette anticipation.

    Avec « L’homme illustré » (The Illustrated Man) de Ray Bradbury, les Ed. Denoël nous offrent, une fois de plus, un recueil de dix-huit excellentes nouvelles de « science-fiction ». Certaines d’entre elles sont de véritables petits chefs-d’œuvre. Je fais allusion, en particulier, à « Boules de Feu », que je ne suis pas loin de considérer comme la meilleure du volume, et où l’on voit deux missionnaires américains expédiés sur Mars afin de sauver les Martiens du péché originel ; à « La Brousse », où le réel et l’irréel se mélangent de façon hallucinante ; au « Visiteur », qui retrace la venue sur Mars d’un hypnotiseur ; à « La Bétonneuse », pastiche fort spirituel de l’arrivée des premiers Martiens sur Terre ; à « L’Homme de l’Espace », à la fin poignante. « L’Homme Illustré » n’a peut-être pas toujours le « fini » des « Chroniques martiennes » – car le lien entre les divers contes et nouvelles est plus arbitraire – mais certains des récits, grâce justement à leur indépendance, offrent un aspect plus compact. À mon avis, la meilleure A. S. romancée du mois.

    « Marionnettes humaines » (The Puppet Masters) de Robert Heinlein (Gallimard) eût été un parfait roman de « science-fiction » s’il ne souffrait pas d’un certain nombre de longueurs qu’il eût été facile d’éliminer à l’adaptation (fort bonne, d’Alain Glatiny). L’action se déroule en l’an de grâce 2007, aux États-Unis, dont une partie du territoire a été envahie par des boules gélatineuses qui se fixent sur le dos des humains qu’elles réduisent spirituellement et physiquement à leur merci. Les États non atteints par l’invasion déclenchent des opérations contre les larves, originaires de la planète Titan, mais comment les tuer sans, pour cela, trucider la moitié de la population américaine ? Trois personnes : le « Patron », chef des services secrets des U.S.A., sou fils Elisée et une jeune femme, Mary, vont par tous les moyens s’employer à délivrer leur pays et à rendre leur liberté aux « marionnettes humaines ». Autant qu’un roman d’anticipation, c’est un ouvrage d’aventures dont certains chapitres vous communiquent une espèce de malaise physique. Et il s’en dégage un suspense que bien des auteurs de romans policiers pourraient envier.

    « Métal de mort » (The Catalyst) de Vargo Statten (Fleuve Noir) commence sur Mercure où un couple d’astronautes atterrit pour recueillir des spécimens de la flore locale. Hélas, parmi ce qu’ils ramènent sur Terre figure, en dehors d’une impressionnante quantité de diamants, une espèce de mâchefer qui, allié à l’eau, transforme en or tout ce qu’il touche : hommes, bêtes, plantes. Un moment arrive où notre Planète tout entière risque de se transformer en métal précieux et il faudra toute l’ingéniosité de l’homme pour venir à bout du danger et pour éviter qu’il ne s’étende aux autres planètes de notre système.

    Comme dans tous les romans de Vargo Statten, le rôle du « personnage noir » est joué par un industriel ambitieux (qui finira mal, comme on s’en doute). Les héros, Scott et Nan Andrews, sont bien sympathiques, mais Nan est parfois trop femme et pas assez savante. Le récit est bien mené, il y a d’excellents coups de théâtre et, scientifiquement, tout a l’air on ne peut plus logique.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/7/1954 dans Fiction 8
Mise en ligne le : 1/3/2025

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