Cette fois-ci, c'en est assez : le Grand Cornu, excédé de la ramure que nous lui faisons porter, a entrepris de se justifier. Moderne comme il se doit, il fait construire un ordinateur où s'incarner, et expose son cas en homme raisonnable. N'est-ce pas lui, le responsable de la Raison, de l'intelligence opposée à la Foi ? Quant à la misère du monde, c'est la propagande qui la lui a mise sur le dos ; les hommes n'ont à s'en prendre qu'à eux-mêmes, et à ce Salaud qui trône au sommet de son Paradis, avec à ses pieds vingt-quatre béni-oui-ouis à la barbe de patriarche qui chantent Ses louanges...

     Quand l'Adversaire prend la parole, c'est vraiment drôle. On en redemande. Malheureusement, en personnage à la mode, il ne se livre vraiment qu'à l'occasion d'une psychothérapie, par ce Kassler — Le Premier Con Venu. Et il en a des malheurs, le Dr Kassler, et avec sa femme, et avec un peu tout le monde, et si leur chapelet procure une lecture distrayante — de quoi meubler les longues heures de bronzage — ils ne sont pas à mon avis du plus haut intérêt. Satan, personnage majeur, élément fantastique, réduit au rôle des raisins secs dans le cake ? Dommage.