EONS
, coll. Lunatique n° 49 Dépôt légal : 4ème trimestre 2005 Première édition Revue, 142 pages, catégorie / prix : 9,80 € ISBN : 2-7544-0249-7 ✅ Genre : Imaginaire
Sous-titré "les univers de l'imaginaire".
Quatrième de couverture
Uschi Zietsch (Allemagne), Joëlle Wintrebert, Jérôme P. Vincent, Selene Verri (Italie), Michel Van (Belgique), Francis Valéry, Stéphane Pons, Jacqueline H. Osterrath, Henri Layon Oldie (Ukraine), Cathy Martin-Le Gat, Alain le Bussy (Belgique), Pierre Gévart, Jean-Pierre Fontana, Claude Dumont, Xavier Dollo, André Cabaret, Jean-Luc Blary, Jacques Baudou, Michel Bassot, Pierre Barbet, Giandomenico Antonioli (Italie), Jean-Pierre Andrevon, Joseph Altairac et Paul Alary ont contribué à cet ouvrage.
Quel prix faudra-t-il payer pour débarrasser l'Humanité de sa violence ? L'improbabilité d'une vie se déroulerait-elle entre l'hier et le demain ? La mort de Kurt Vonnegut fut-elle vraiment accidentelle ? Quelle malédiction guette les visiteurs de Prague qui empruntent le pont Saint-Charles ? La course du temps serait-elle étroitement liée à la qualité des rapports humains ? Jusqu'où peut-on aller pour assurer la survie de l'humanité ? L'homme est-il toujours le plus dangereux des gibiers ?
C'est à ces différentes questions que répondent les auteurs réunis ici. Sept récits venus d'ailleurs, d'autrefois et d'aujourd'hui pour une plongée dans tous les imaginaires.
À lire aussi :
— Il était une fois... Lunatique.
— Entretien avec Jacqueline H. Osterrath : le voile sur une légende vivante enfin levé.
— D'Heidelberg à Glasgow, histoires parallèles de deux conventions.
Lunatique fait partie des rares fanzines mythiques des genres qui nous intéressent, comme Ailleurs (le fanzine de Pierre Versins), Mercury (celui de Jean-Pierre Fontana), ou, plus près de nous, A&A (Francis Valéry) ou Octa (Claude Dumont). Il fut créé en 1963 par Jacqueline H. Osterrath, première traductrice française de Perry Rhodan, qui voulait donner un lieu d'expression aux auteurs débutants ou d'autres horizons. De nombreux écrivains en herbe y firent leurs premières armes, de Jean-Pierre Andrevon à Yves Frémion, en passant par Pierre Gripari ou Jean-Pierre Fontana. Au bout de dix ans, en 1973, Jacqueline Osterrath, qui avait porté son fanzine à bout de bras, en faisant tout le travail, de la sélection des textes à la distribution de Lunatique, décida d'arrêter la publication avec le numéro 68. Et Lunatique devint une légende...
Trente ans après ce dernier numéro, les éditions Eons, grands amateurs de Perry Rhodan devant l'éternel, retrouvèrent la trace d'Osterrath à Sassmanshausen. Et l'idée jaillit spontanément : pourquoi ne pas relancer Lunatique ?
Trois décennies ont passé, les moyens ont évolué. Aussi le nouveau fanzine a-t-il fière allure : de zine ronéotypé, il est devenu ouvrage à la facture professionnelle, enrichie d'une jolie couverture en quadrichromie signée Yoz. Mais l'esprit reste. Et pour perpétrer cet esprit, c'est Jean-Pierre Fontana qui en est le rédacteur en chef, sous l'œil bienveillant de sa créatrice. On ne sera donc pas étonné de trouver au sommaire trois nouvelles étrangères — Allemagne, Ukraine, Italie — et une majorité de noms inconnus (Zietsch, Oldie, Antonioli, Bassot), Xavier Dollo, Osterrath (pour un texte inédit) et Pierre Barbet (une reprise) étant davantage connus. Pas de texte inoubliable, quelques scories de traduction, mais un état d'esprit enthousiaste. Le morceau de choix reste néanmoins l'interview d'Osterrath, même si on aurait aimé qu'elle parle davantage de son fanzine et un peu moins de ses traductions de Perry Rhodan. D'ailleurs, la présentation de Lunatique via un extrait de « 40 ans de fan édition », de Claude Dumont, souffre également de sa brièveté : pour rendre hommage à l'original, sa résurrection du XXIe siècle aurait mieux fait de bâtir un solide historique. En revanche, l'article d'Osterrath et d'Alain le Bussy sur la Convention Mondiale d'Heidelberg en 1970 est un pur moment de bonheur et de nostalgie pour qui aime se replonger dans une autre époque.
Pour compléter le sommaire, on signalera les libres réflexions de Pierre Gévart, « Lunatique Blues », exercice toujours un brin nombriliste, un article beaucoup trop court de Selene Verri sur la S-F en Italie, ainsi qu'un tableau de notes de lecture, à la manière du « Coin des Spécialistes » du Fiction ancienne époque.
Souhaitons donc au nouveau Lunatique une espérance de vie au moins aussi longue que celle de l'ancien, en espérant qu'il saura nous révéler des auteurs de la trempe d'un Andrevon ou d'un Frémion. A suivre...