Le roi Mézel, c’est-à-dire le roi lépreux, c’est Baudoin IV, souverain à treize ans du Royaume franc de Jérusalem.
  Baudoin IV a dû assumer la charge écrasante de la couronne, au milieu d’un royaume que gangrenaient déjà l’ambition des Barons, l’ignoble duplicité des Templiers, et qui, seul, atteint d’une épouvantable maladie, va essayer de sauver ce qui pourra être sauvé de cet empire conquis jadis par les Croisés.
  Il faut lire ces pages, suivre jour après jour l’agonie de cet adolescent à la douceur déchirante, à l’humilité qui glace parfois, et qui, jamais, n’a accepté de songer à lui, seulement à son royaume, dont il a reçu la charge des mains de Dieu, le jour où le patriarche Amaury a posé sur sa tête une couronne qui ne sera pour lui que de fer rougi.
  Et tous, historiens, francs, chroniqueurs arabes, se rencontrent pour admirer avec une espèce de stupeur cet enfant malade qui se traîne, pleure, et brûlé de fièvre, n’y voyant plus, se fait porter sur le champ de bataille pour combattre Saladin, qui reculera devant l’étendard du Lépreux, malgré ses troupes, n’osant pas arracher au petit roi sa pauvre couronne d’épines.
  L’admirable récit, d’une rigoureuse exactitude historique, que présente aujourd’hui JAMBOREE doit enthousiasmer nos lecteurs, leur donner le goût de ce qui est grand et profond ; les toucher infiniment, car ce garçon de leur âge a vécu, et son exemple, éblouissant, demeure.