Quatrième de couverture
Doullens et Resquita sont quelque chose comme les derniers détectives privés de l'Histoire de l'humanité. Certes ils ont un atout de taille : la machine à explorer le temps ! Oui, celle de H. G. Wells ! Hélas, le voyage dans le temps étant réputé impossible et de surcroît illégal, ne s'adressent à eux que des illuminés ou les cas vraiment désespérés. Du genre Liza Verdegris, super-vamp déjantée, victime d'un mystérieux traumatisme infantile. Depuis, dit-elle, les hommes lui répugnent, un sacré handicap sur le plan des relations humaines. Nos preux chevaliers ne sauraient rester insensibles à une détresse aussi flagrante... et à une aussi grosse liasse de billets ! Héroïques, ils se lancent dans une enquête dont ils sont loin de mesurer toutes les conséquences... Comme, par exemple, la prise la prise de pouvoir par des robots sans scrupules et l'extermination de l'espèce humaine... Ni plus, ni moins.
Critiques
De Patrice Duvic, on connaît surtout le directeur de collection avisé, avec — entre autres — les collections « Terreur » et « Rendez-vous Ailleurs » (cette dernière avec Jacques Goimard) chez Pocket, et l'anthologiste confirmé ; il suffit de relire Demain les puces (Denoël) ou les Asimov présente (Pocket) pour s'en convaincre. On finissait par en oublier l'écrivain, même si Poisson pilote (Denoël) et Naissez, nous ferons le reste (Pocket) n'étaient pas des livres négligeables. Avec Autant en emporte le divan, roman léger, ouvertement parodique, parsemé de rebondissements, de clichés outrageusement retournés et de clins d'œil, Duvic fait montre d'un humour ravageur que tous ne lui connaissaient pas. Tout y passe : le couple de détectives, le voyage temporel et ses paradoxes, le roboflic qui s'esclaffe quand le privé tente de se protéger en invoquant les lois de la robotique, etc. Duvic fait mouche lorsqu'il met en scène un psychiatre, spécialisé dans les traitements aux malades aisés, qui a trouvé une explication génétique à l'inégalité : « Des chercheurs se sont aperçus que la plupart des pauvres ont souvent une longue tradition de pauvreté dans leur famille » ! Certes, avec ce polar SF sans prétentions — mais très réussi — Duvic confirme qu'il lui reste à écrire le grand roman qu'il nous doit. Il n'en reste pas moins qu'Autant en emporte le divan, outre ses mérites propres, confirme que les auteurs français savent eux aussi raconter des histoires. Stéphanie NICOT (lui écrire) Première parution : 1/3/1997 dans Galaxies 4 Mise en ligne le : 3/12/2001
|