Dans un futur immédiat qui est déjà aujourd'hui, la drogue, infiltrant massivement la civilisation urbaine, est devenue un contre-pouvoir. Les autorités décident de faire la part du feu, de rafler et parquer tous les drogués dans un camp retranché à l'envers, dans un moderne Lazaret pour nouveaux pestiférés. Le quartier de la Défense, à l'ouest de Paris, est confié aux parias, afin qu'ils s'y administrent eux-mêmes, selon le principe de l'autogestion, c'est-à-dire de la loi du plus fort.
Au sommet de la hiérarchie de cette société primitive ravitaillée deux fois par semaine, on trouve les maîtres ou guerriers, puis les esclaves, enfin les larves.
Un journaliste arriviste, une prostituée et un ex-malade incurable se retrouvent dans le même wagon de R.E.R. en route pour la Défense. Ils tenteront tout ce qui est possible pour survivre en perpétuant le rituel de soumission aux plus forts, en particulier, au tyranneau des lieux, l'amateur d'art Lando.
Mais un jour, les autorités décideront d'en finir avec l'expérience...
Roman sur les déviances, y compris sur l'urbanisation démentielle des vingt dernières années, Lazaret est avant tout un constat lucide, donc pessimiste, sur l'inanité profonde d'une quelconque amélioration des rapports sociaux et humains, des individus.