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Dystopia

Richard Christian MATHESON

Titre original : Dystopia, 2000   ISFDB
Cycle : Dystopia (omnibus)

Traduction de Cédric PERDEREAU
Illustration de Jean LECOINTRE

J'AI LU (Paris, France), coll. Fantastique (2000 - 2007) n° 7592 suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 2005
Recueil de nouvelles, 448 pages, catégorie / prix : M
ISBN : 2-290-33640-8
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     Comment réagirez-vous si, en vous réveillant un matin, vous entendiez pleure quelqu'un d'autre à l'intérieur de votre tête ? Si toute votre vie n'était qu'un simple scénario, et Dieu un vulgaire employé de bureau ? Imaginez-vous le calvaire de cet homme, condamné à courir jusqu'à ce que morts s'ensuive ? Ou les tourments de cet autre individu, obligé de vendre ses organes un à un pour payer ses factures ?
     En une soixante de nouvelles aux styles infiniment variés, richard Christian Matheson vous convie à une exploration minutieuse de l'âme humaine, jusqu'en des recoins à la noirceur insondable. Car quand la santé mentale vacille, l'horreur n'est jamais loin, tapie à l'affût de la moindre occasion de tout submerger.

     Richard Christian Matheson
     Né en 1953. Fils de maître de la terreur moderne, Richard Matheson est tout à la fois publicitaire, chercheur en parapsychologie, scénariste, producteur et batteur professionnel. Stephen King a dit de lui qu'il est « l'un de ces rares auteurs capables de combiner l'efficacité de la narration et l'originalité du style ». Orfèvre de la nouvelle à l'instar de son père, il a aussi publié un roman, Cauchemar cathodique.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Peter STRAUB, En guise d'introduction, pages 15 à 17, introduction, trad. Cédric PERDEREAU
2 - Photos souvenirs (Shutterbugs, 1997), pages 18 à 20, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
3 - Photo voyance (Timed Exposure, 1987), pages 21 à 25, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
4 - L'Homme qui hurlait (The Screaming Man, 1996), pages 26 à 29, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
5 - Vacances (Holiday, 1982), pages 30 à 37, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
6 - Tapage nocturne (Bedlam, 2000), pages 38 à 41, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
7 - Rouge (Red, 1986), pages 42 à 44, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
8 - Stimulations (Arousal, 1990), pages 45 à 51, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
9 - Intrus (Intruder, 1986), pages 52 à 56, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
10 - Cache-cache (Hiding, 1991), pages 57 à 61, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
11 - Möbius (Mobius, 1987), pages 62 à 66, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
12 - La Cité des rêves (City of Dreams, 2005), pages 67 à 81, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
13 - Vampire (Vampire, 1986), pages 82 à 84, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
14 - S'il vous plaît, aidez-moi (Please Help Me, 1997), pages 85 à 89, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
15 - Annulé (Cancelled, 1986), pages 90 à 103, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
16 - Mutilator (Mutilator, 1992), pages 104 à 107, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
17 - Banlieusards (Commuters, 1987), pages 108 à 112, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
18 - Oral (Oral, 1996), pages 113 à 117, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
19 - Région de la chair (Region of the Flesh, 1991), pages 118 à 124, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
20 - La Grande chute (The Great Fall, 1998), pages 125 à 130, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
21 - Troisième souffle (Third Wind, 1984), pages 131 à 142, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
22 - Ménage à trois (Ménage à trois, 1994), pages 143 à 145, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
23 - Incorporation (Incorporation, 1987), pages 146 à 150, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
24 - Le Film (The Film, 1997), pages 151 à 159, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
25 - Après la pluie… (The Good Always Comes Back, 1986), pages 160 à 166, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
26 - Manifeste (Manifesto, 2000), pages 167 à 168, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
27 - L'Homme idéal (Mr. Right, 1984), pages 169 à 172, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
28 - Chirurgie à mains nues (Visit To A Psychic Surgeon, 1994), pages 173 à 186, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
29 - Rupture (Break-Up, 1987), pages 187 à 190, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
30 - Whatever (Whatever, 1997), pages 193 à 244, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
31 - Les Redoutables (The Dark Ones, 1982), pages 245 à 247, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
32 - L'Homme qui achetait par correspondance (The Mail-Order Man, 2000), pages 248 à 255, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
33 - Agresseur (Mugger, 1987), pages 256 à 258, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
34 - Je suis toujours là (I'm Always Here, 1989), pages 259 à 267, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
35 - Une chaleur d'enfer (Hell, 1987), pages 268 à 274, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
36 - Yeux (Eyes, 1989), pages 275 à 278, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
37 - Obsolète (Obsolete, 1987), pages 279 à 281, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
38 - Wyom... (Wyom..., 1997), pages 282 à 285, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
39 - C'était écrit (Sentences, 1982), pages 286 à 298, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
40 - Chair de poule (Goosebumps, 1987), pages 299 à 306, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
41 - Enfant d'eau (Water Child, 2000), pages 307 à 312, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
42 - Impasse (Dead End, 1979), pages 313 à 325, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
43 - Groupies (Groupies, 1992), pages 326 à 331, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
44 - Mobile inconnu (Unknown Drives, 1979), pages 332 à 336, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
45 - Lit de mort (Deathbed, 1987), pages 337 à 339, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
46 - Poussière (Dust, 1987), pages 340 à 343, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
47 - Sévices (Abused, 1998), pages 344 à 346, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
48 - Vous peignez ? (The Beholder, 1982), pages 347 à 355, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
49 - Nécrologie (Obituary, 2000), pages 356 à 359, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
50 - Études supérieures (Graduation, 1977), pages 360 à 378, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
51 - Le Baratin (The Pitch, 2000), pages 379 à 382, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
52 - Sirènes (Sirens, 1988), pages 383 à 386, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
53 - Richard MATHESON & Richard Christian MATHESON, Quand on veut... (Where There's A Will, 1980), pages 387 à 395, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
54 - Hémorragie (Bleed, 1995), pages 396 à 397, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
55 - Entretien (Conversation Piece, 1979), pages 398 à 407, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
56 - Barking Sands (Barking Sands, 2000), pages 408 à 413, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
57 - Pense-bête (Things To Get, 2000), pages 414 à 415, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
58 - Question de limite (The Edge, 1993), pages 416 à 422, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
59 - Coeur de l'hiver (Dead of Winter, 2000), pages 423 à 425, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
60 - Échos (Echoes, 1986), pages 426 à 429, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
61 - D'autres vous-mêmes en Amérique (Who's You in America, 2000), pages 430 à 436, nouvelle, trad. Cédric PERDEREAU
62 - Richard MATHESON, Postface, pages 437 à 442, postface, trad. Cédric PERDEREAU
Critiques
     Si comme moi, vous tenez Richard Matheson Senior pour l'un des plus importants nouvellistes contemporains, et si, comme moi, vous nourrissez une suspicion certaine à l'égard de tous les « fils de » qui font carrière dans le sillage de leurs parents, alors comme moi, vous ouvrirez probablement Dystopia avec l'envie — que dis-je ? — l'impatience de tomber sur le râble du fils à papa à la première occasion qui se présentera. Oh, il est presque trop facile d'imaginer que Matheson père, désespéré de voir son fils traîner à la maison et dilapider son argent de poche, a pu glisser un mot à quelques producteurs de ses amis pour qu'ils lui trouvent un petit boulot de scénariste dans l'une ou l'autre de leurs productions. On constate de fait que si les deux générations de Matheson ont longtemps mis leur plume au service de la télévision américaine, ils n'ont pas exactement œuvré dans le même registre. Richard collaborait à La Quatrième dimension et adapta Edgar Poe pour Roger Corman. Richard Christian, lui, fut l'un des scénaristes de L'Incroyable Hulk, de K-2000 et de L'Agence tous risques. Oui, il serait trop facile d'ironiser...

     Seulement voilà : Richard Christian Matheson écrit ses nouvelles depuis près de trente ans, et il s'est toujours trouvé des rédacteurs en chef pour les acheter, des éditeurs pour les compiler en volumes, et des lecteurs pour les lire. Alain Dorémieux lui-même, grand spécialiste de la nouvelle de terreur, mit quatre de ses textes au sommaire de ses Territoires de l'inquiétude 1, son chant du cygne d'anthologiste. Si Richard Christian a sans doute bénéficié du soutien, voire du piston paternel à ses débuts (Quand on veut..., l'une des premières nouvelles publiées par Richard Christian Matheson, est d'ailleurs le fruit d'une collaboration avec son père — comme par un fait exprès, c'est aussi l'une des meilleures du volume), le fait est qu'il a su peu à peu s'en affranchir. Mais a-t-il pour autant tué le père ?

     J'aurais aimé ne pas connaître l'œuvre de Richard Matheson avant de découvrir celle de son fils. Car même avec la meilleure volonté du monde et toute l'objectivité dont je suis capable, il m'est impossible de faire abstraction du modèle paternel, tant le travail de Richard Christian Matheson semble constamment s'y référer. Par la forme de ses écrits, tout d'abord : Matheson Junior utilise volontiers le format short short-story (nouvelle très brève à chute frappante, jouant fréquemment sur le non-dit et l'understatement) qui fit la renommée de son père. Par le fond, ensuite : impossible de classer le fils dans un genre. Il donne indifféremment dans la terreur, l'humour noir, le macabre, l'insolite, le fantastique ou la science-fiction. Comme son père. La narration, ensuite. Richard Christian expérimente différents procédés (collection de coupures de journaux, retranscription de bande audio, journal manuscrit, nouvelle épistolaire) et multiplie les points de vue (homme, femme, enfant, monstre...). Exactement comme l'a fait, quelques années avant lui... bref, inutile d'insister.

     Certes, Richard Christian Matheson capitalise manifestement sur son héritage, et il ne serait pas inconvenant de lui reprocher de ne pas avoir cherché à se différencier davantage de son géniteur. Pourtant, en tendant bien l'oreille, on peut entendre la musique propre de Richard Christian, dans les thèmes qu'il aborde (rock, showbiz) et occasionnellement dans leur traitement (le fils n'hésite pas à se montrer plus gore et plus explicite que son père, par exemple). Malgré tout, impossible de s'y tromper : on lit encore du Matheson. C'est quelquefois très bon, mais parfois, ça l'est beaucoup moins : Richard père voyait lui-même quelques-uns de ses dénouements tomber un peu à plat du fait de l'essoufflement du genre : difficile de prendre le lecteur par surprise après qu'il a lu quelques dizaines de nouvelles à chute. Richard fils n'échappe pas à cet effet d'accoutumance.

     J'ai cherché une image qui traduirait mon sentiment de lecteur après avoir reposé cet ouvrage. Je n'ai trouvé que celle-ci : imaginez une boutique que vous fréquentez depuis des années avec plaisir. Vous vous y sentez chez vous, vous y avez vos habitudes. Le patron vous salue quand vous y entrez. Mais un jour, il prend sa retraite. Et plutôt que voir fermer cette boutique que vous aimez tant, vous n'êtes pas fâché d'apprendre que son fils prend sa suite — même si les choses risquent de ne plus être vraiment comme avant. Lire les nouvelles estampillées « Matheson & Fils », c'est un peu contribuer à préserver l'un des plus beaux savoir-faire qui soient.

     La publication en poche de Dystopia, qui réunit les deux volumes grand format précédemment publiés par la défunte collection Imagine de Flammarion, offre donc à tous les lecteurs une occasion excellente (et économique) de découvrir cette œuvre de nouvelliste — à plus forte raison s'ils sont peu familiers de celle du père (laquelle, disponible en trois volumes dans la même collection, devra de toute façon être abordée dans les plus brefs délais).

     J'ignore si Richard Christian Matheson a des enfants. Mais si c'est le cas, et qu'il prenne fantaisie à l'un d'eux d'écrire des nouvelles fantastiques, je serais curieux de lire le résultat !

Notes :

1. Plus précisément dans les volumes 1 (1991), 4 (1992) et 9 (1996).

Julien RAYMOND (lui écrire)
Première parution : 26/6/2005 nooSFere

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