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Le Dragon de Lucifer

Jon Courtenay GRIMWOOD

Titre original : Lucifer's Dragon, 1998
Première parution : NEL, 1998   ISFDB
Traduction de Nenad SAVIC
Illustration de Philippe BOUVERET

BRAGELONNE (Paris, France)
Dépôt légal : septembre 2003
Première édition
Roman, 352 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 2-914370-57-1


Quatrième de couverture
     «Un panache éblouissant et un œil satirique aiguisé au scalpel... »
     The Times

     «Voici un futur un peu trop réel, qui puise ses racines dans le sang et la douleur de notre présent et de notre passé. »
     Stephen Baxter (Voyage)

     La Nouvelle Venise : une île en plein milieu du Pacifique, réplique exacte de l'original. Cent ans après sa construction, le lieu est le centre névralgique de CySat, le premier fournisseur satellite et réseau du monde.
     C'est là que travaille Razz. Elle a accepté d'être le garde du corps du boss de CySat, le doge de la Nouvelle Venise : un garçon de onze ans.
     Le boulot est ennuyeux, et Razz aimerait bien qu'il se passe quelque chose. Elle est donc servie, car un beau matin, elle se réveille à Zurich et, surprise, elle est morte !

     Quand William Gibson rencontre Quentin Tarantino, le thriller du XXIe siècle a débarqué !

     Jon Courtenay Grimwood est l'un des nouveaux pionniers de la SF britannique. Chacun de ses romans a été perçu comme un électrochoc dans le panel littéraire anglais. A travers des futurs probables et des uchronies possibles, il jette un regard acerbe, celui d'un ancien journaliste, sur la société qui nous entoure, dans tout ce qu'elle a de plus extrême. Âmes sensibles, s'abstenir.

Critiques
     néoAddix, le premier ouvrage de Jon Courtenay Grimwood, a divisé la critique lors de sa sortie en France. Il fut qualifié ici de « régal » et de « roman qui fera date » (in Galaxies n°28), ailleurs de « foutoir sans nom ». Pour ma part, j'en avais apprécié le style percutant et l'imagerie dynamique, tout en regrettant que ces qualités ne servent qu'une aventure feuilletonesque un peu confuse et en fin de compte assez banale.

     Bien que l'intrigue du Dragon de Lucifer soit indépendante de celle de néoAddix, elle se situe dans le même univers, c'est-à-dire sur une Terre future uchronique où la France subit un troisième empire napoléonien. Grimwood nous invite cette fois à découvrir la Nouvelle Venise, une sorte d'île artificielle située en plein Pacifique, réplique fidèle de la vénérable cité italienne. Son maître est un jeune doge de onze ans, qui a pour garde du corps une dénommée Razz, terrifiante mercenaire au corps modifié, véritable machine à tuer. Un jour, Razz est assassinée et son clone se réveille à Zurich — hélas privé de ses dernières améliorations et notamment de la peau argentée dont elle était si fière. Qui lui a joué ce mauvais tour ?

     Pendant ce temps, une certaine Karo Di Orchi s'échappe du Palazzo Ducale et se rend dans les Bas-fonds pour jouer au « Dragon de Lucifer », un super-jeu vidéo en 3D, quasiment invincible car évolutif et capable d'apprentissage...

     Une fois encore, on est de prime abord séduit par la narration nerveuse et le rythme frénétique, par la puissance de certaines images de ce cocktail baroque où fusionnent les ambiances cyberpunk et steampunk, par l'atmosphère électrique de ce thriller où violence et sexe sont mis en scène avec un certain brio — ce qui conduit l'éditeur à évoquer l'influence de Tarantino en plus de celle de Gibson. Pourtant, au fil des chapitres, ce survoltage de surface ne suffit plus à masquer le caractère poussif du récit principal : le parcours de Razz finit par sembler paradoxalement longuet sous ses faux-airs d'ultra-rapidité. L'intrigue s'embrouille, manque de cohérence, accumule les clichés, pour se résoudre dans un dénouement expédié et peu satisfaisant.

     En fait, le sujet le plus attrayant est une histoire annexe, celle de la fondation de la Nouvelle Venise, rêvée par une pécheresse nommée Passion puis Santa Passionata. Si les chapitres qui lui sont consacrés s'articulent assez mal avec le reste du roman, c'est en leur sein que le récit trouve un équilibre et stimule vraiment l'intérêt du lecteur.

     Reste un thriller somme toute distrayant, dopé par une violence esthétisante. Néanmoins, on demeure convaincu que Grimwood pourrait faire bien mieux si ses intrigues étaient plus rigoureuses et son propos plus ambitieux.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 1/12/2003 dans Galaxies 31
Mise en ligne le : 6/12/2008

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