Qui est-ce qui disait : « Tout est politique ? » Cléopatre à propos de son nez ? Ou Maître Corneille à propos de son moulin ?
A New York, c'est le cas, tout est politique. Même la peste. Surtout la peste... Au début, le Dr Hart ne s'en aperçoit pas. Il se bat comme un fou -ou plutôt comme un héros de roman — contre cette petite bête appelée yersinia pestis. Mais l'affaire prend très vite une dimension mondiale (c'est-à-dire américaine !). On se demande à Washington, chez les fédéraux, si c'est la faute des rats, des écureuils ou de tous ces salopards qui en veulent à l'Amérique. On penche pour la dernière hypothèse.
Le Président, une fois de plus, est un mou. (Voilà un sujet de thèse pour vous, camarades intellectuels de gauche : le Président des Etats-Unis dans la littérature et le cinéma de politique-fiction...). Le général Cosgrove gouverne à sa façon de général. Les fédéraux se disent qu'on tient peut-être, après tout, une bonne occasion de liquider tous ces New Yorkais, plus ou moins portoricains, nègres, drogués ou pire. Les antibiotiques sont relativement efficaces contre yersinia pestis, mais ne peuvent rien contre les généraux du Pentagone.
L'intervention du service épidémiologique a été trop tardive et les autorités ont trop tergiversé. L'épidémie se répand.
« Manhattan n'est bientôt plus qu'un immense charnier (...) Les survivants se sentent abandonnés de tous (...) Une épreuve plus terrible encore les menace : des mesures draconiennes, à peine imaginables, ont été prises pour la décontamination de la ville... »
L'éditeur insiste : ce livre n'est pas de la science-fiction ni de la politique-fiction. O.K., Gwyneth Cravens et John S. Marr nous montrent les dirigeants américains tels qu'ils sont là-bas et maintenant. Et ce sont ces gens-là qui... O.K., O.K., je n'ai rien dit.
Un roman passionnant de bout en bout.
Michel JEURY
Première parution : 1/7/1978 dans Fiction 292
Mise en ligne le : 1/5/2012