Quatrième de couverture
Et si le millénaire s'ouvrait sur un formidable raz-de-marée médiatique, balayant définitivement la galaxie Gutenberg ? Un éditeur qui collectionne à prix d'or les prix Nobel sur son catalogue. Un séduisant industriel du loisir lançant le fast-book, qui s'autodétruit au bout de 80 jours. Une journaliste-star de la télévision américaine lancée sur ses traces... Tels sont quelques ingrédients du cocktail explosif imaginé par Patrick et Olivier Poivre d'Arvor. Cette satire féroce et joyeuse du monde médiatique, à situer dans la lignée du Bûcher des vanités de Tom Wolfe, se lit comme un polar anglo-saxon. Mais, par-delà les savoureux portraits de personnalités littéraires et politiques, où l'on n'aura pas de peine à reconnaître des figures réelles, le lecteur se posera peut-être quelques questions essentielles sur la toute-puissance des images et le risque de disparition de l'écrit et du livre.
Critiques
Même si tout est réputé se passer en 1999, sur fond de préparation des fêtes anglaises du millénaire, il y a un peu de SF là-dedans. Pas seulement rétrospective, ou due au parrainage de Verne et à la présence d'un zeppelin. L'idée de base, c'est le fast-book, très bon marché et plus que jetable : autodétruit sous trois mois. On a vu quelque chose d'approchant dans CyberDreams, mais comme marchands de soupe et frais généraux pèsent de plus en plus dans l'édition, ce type de métaphore risque de se multiplier. D'autant qu'il dédouane même les pires scribouillards médiatiques. Hélas, les effets sur la société ne sont pas creusés. Ce qui éloigne de la SF. Ce n'était pas la priorité des auteurs, plus attachés aux états d'âme d'une présentatrice-vedette et à la mise en place d'une galerie de caricatures, du patron de Virqin à un bataillon de prix Nobel de littérature face auquel on se demandera ce qui revient à Eco, Soljenitsine, Grass, etc. et ce qui relève de l'imagination, du délire, voire de la diffamation rigolarde. Mais même s'il était inutile de déranger Tom Wolfe en quatrième de couverture, on s'attendait tellement à pire de PPDA que l'on est indulgent. Et puis c'est une nouvelle preuve de la pénétration de la SF, en l'occurrence sinon dans la littérature générale, du moins ce que l'on prend pour tel à TF1. Éric VIAL (lui écrire) Première parution : 1/9/2000 dans Galaxies 18 Mise en ligne le : 1/3/2002
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