Anno Domini... L'aube se frotte aux remparts. De l'autre côté, les moniales se protègent du soleil et des troglodytes cachés da ns la falaise, tandis qu'au large une bataille déchire les puissances européennes dont celles du pape (car le bougre a aussi des intérêts à défendre). Le diable lui-même apparaît. Il investit le monastère, il sème le désordre, il fréquente les caves.
Mère Mariie-Véronique des Anges et ses filles sauront-elles résister ? Ou bien sommes nous à la veille de l'Armaggedon ? La clé de tous les problèmes ne se trouve-t-elle pas dans le passé, chez ces théoriciens du désordre qui vécurent dans l'abbaye et que le paradoxe n'effrayait guère ?
Ainsi : des états qui s'entre-dévorent, des rites eucharistiques, des anthropophages. La littérature n'en finit pas de se dévorer, prenant la forme du commentaire, mâchant à l'infini les os, les nerfs, la chair des textes antérieurs.
Les Troglodytes illustre ce traité de joyeux cannibalisme en parlant son langage le plus immédiat, la citation, qui glisse du pastiche au plagiat, de l'allusion au faux, de la parodie au dictionnaire.
Il en résulte un livre curieux, picaresque, tonitruant mais aussi d'une délicate érudition.
Après LA PENTE et QUOTIDIUS, le même goût pour les figures du désordre.