Des corps mutilés, ensanglantés, gisaient sur le sable et d'énormes vautours dévoraient la charogne humaine. Des lambeaux de vêtements adhéraient encore aux chairs putréfiées, et les yeux éclatés dégoulinaient des orbites vides.

     [Critique des n° 91 et 92 de la collection GORE]

     Je ne sais pas ce qui se passe actuellement dans la collection Gore, mais une chose est sûre : le niveau baisse. Les mauvaises langues diront que le niveau était déjà bas et que cela ne pouvait pas être pire. Mais toujours est-il qu'en ce moment, la collection aurait plutôt tendance à s'enliser. Pour preuve, je ne me souviens plus à quand remonte le dernier titre vraiment intéressant que j'ai pu y lire. C'est un signe qui ne trompe pas, ma mémoire étant très bonne, la situation est inquiétante et ce ne sont pas les productions de ce mois qui vont contribuer à me faire démentir. Car entre une nullité magistrale bien de chez nous et un titre anglo-saxon sans le moindre intérêt, que peut-on espérer ?...

     Commençons par la nullité magistrale, à savoir l'ouvrage de Nécrorian : Blood-Sex n° 2. Monsieur Nécrorian, alias Jean Mazarin, s'est cru devoir nous infliger un second volet à ce vide interstellaire qu'était le premier Blood-Sex. Que peut-on trouver de bien à de tels livres ? Franchement, je me le demande. Il n'y a aucune histoire, de l'hémoglobine qui coule à flot à chaque page et du sexe pour couronner le tout. En dehors de cela, il ne reste plus rien. Le vide absolu... Etait-il nécessaire dans ces conditions de nous rebalancer un tel navet ? Heureusement, Nécrorian, qui doit avoir un poil dans la main (à moins qu'il ait pitié de ses lecteurs), réussit l'exploit d'écrire un livre dans lequel les espaces blancs sont plus nombreux que les caractères imprimés. Tout cela pour dire à ceux qui ont de l'argent à gaspiller et du temps à perdre qu'il ne leur en coûtera pas plus d'une demi-heure pour lire ce livre transparent et sans épaisseur.

     Quant à Sabat, le premier volet d'une série qui promet d'être aussi ennuyeuse qu'une chanson de Rika Zaraï en fin de ménopause, il faut vraiment du courage pour en arriver à bout et ne pas abandonner la lecture au bout de 20 pages. De quoi est-il question dans ce livre ? Tout simplement du conflit entre les forces du Bien et les forces du Mal, tagada pouet pouet ! Pas très original tout cela et d'un ennui mortel. A côté de cela, le rapport annuel concernant la culture des truffes dans le Périgord fait figure de best-seller ! Et c'est peu dire. D'autant plus que cette vision manichéenne est en fait un véritable fourre-tout dans lequel se côtoient pêle-mêle magie noire, sorcellerie, christianisme, hindouisme, vaudou et j'en passe. Tout cela se mélange sans la moindre cohérence à tel point qu'on y trouve de tout et n'importe quoi. Ridicule !

     Un must dans la catégorie des livres ennuyeux, rébarbatifs et sans consistance. En plus, l'écriture est lourde, asphyxiante, pesante, aseptisée, constipée... bref, chiante.

     Et dire qu'il va falloir subir un certain nombre de suites à ce roman qui n'en méritait pas tant. Que c'est parfois éprouvant de critiquer des ouvrages dont il n'y a pas grand-chose a dire !... C'est malheureusement le cas des deux productions de ce mois. A éviter.