KESSELRING
, coll. Ici et maintenant - Romans n° 2 Dépôt légal : 2ème trimestre 1978, Achevé d'imprimer : mai 1978 Première édition Roman, 208 pages, catégorie / prix : nd ISBN : néant Format : 12,0 x 21,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Ce livre a obtenu le prix Violet en 1979 lors de la Convention de Toulouse. L'illustration est bien de Sylli (cf. quatrième de couverture) et non de Sytti comme indiqué en page 4.
Quatrième de couverture
Un monde en réduction qui erre dans l'espace, protégé par une bulle transparente.
Partout des bureaucrates et des militaires.
Et au milieu : un immense entonnoir en bouillonnement d'où surgissent sans cesse des marchandises, des machines, des livres, et même... des nouveau-nés. Il faut classer et contrôler tout ça. Puis, un jour, quelques-uns se mettent à crier qu'ils en ont assez, qu'ils veulent s'échapper de la bulle.
Jean Pierre HUBERT a publié son premier roman de science-fiction en 1975. Puis, 3 ans de silence. C'est trop. Il revient aujourd'hui avec un très grand livre sur la décomposition du capitalisme.
Avouez-le : vous êtes, vous aussi, en train de mourir à l'étouffée.
1 - Démonstration de tendresse, pages 197 à 207, article
Critiques
SF USER ALLES
Suivi d'un matériau bio-biblio-photographique, avec une couverture de Sytti, voici le second roman de J.P. Hubert. Le premier, paru en 1975 dans la collection Nebula (OPTA), Planète à 3 tempsn'avait obtenu qu'un succès d'estime. Hubert était, jusqu'ici, l'auteur d'excellentes nouvelles comme Le code du Bo. hu. (Mouvance I) ou Retour au pays qui fut (Planète Socialiste). Il accomplit peut-être ici, passage difficile, sa métamorphose de romancier. Sans rien renier de ses options ni de ses intérêts (voir bio) il produit un roman qui les articule en une séquence pleine. Pourtant ça commence assez mal. Mais le lecteur qui s'arrêterait aux premières pages aurait tort. Peu à peu les clichés s'animent. En plus, il s'agit de Pouvoir : les discours à ce sujet attirent le ressassement. Pas ici. Après un peu de sur-place, comme un bon sprinter de demi-fond, Hubert lance son récit avec maîtrise. Ce n'est pas un récit de quête, à la van Vogt. Ni une recherche d'identité, comme beaucoup de romans sur le pouvoir. D'abord, c'est un monde à la Farmer, mi Monde du Fleuve, mi Univers à l'Envers, ce qui situe la quête du réel dans un ailleurs non réduplicatif. Monde insensé, dont la découverte est l'objet (mais non le sens) de l'œuvre. Autre point de fuite : la présence d'une héroïne centrale, seule porteuse de rupture. Et ces images d'un avortement galactique-destruction des Imago dans la matrice spatiale, afin d'empêcher la re-production des structures de pouvoir sont parmi les alcools forts de la SF française. Le reste avec ses lenteurs est une sage préparation de ce seuil spasmodique, d'une beauté palpable. Le pessimisme et la révolte, régénérés, présentés dans leur pureté lucide et incomprise. Roman aux replis fascinants, où la prose d'Hubert, son attention aux détails chargés de toute une incongruité poétique, s'étale dans l'opacité sans cesse renaissante des fantasmes.