Quatrième de couverture
Avec Miroirs Noirs, le lecteur est reconduit sur les lieux où se déroulait déjà l'action de Scène de la vie d'un faune et Brand's Haide, les deux premiers volets de la Trilogie Enfants de Nabodaddy. Mais cette fois Arno Schmidt tâte de l'anticipation : tout se passe entre 1960 et 1962, la Troisième Guerre mondiale, nucléaire, est terminée depuis des années (le roman fut rédigé en 1951 en peine guerre de Corée) et elle a dévasté la presque totalité du monde habité. Surgit un homme qui vient de loin. Il semble le seul survivant. Ce farouche solitaire élit domicile au milieu des genévriers. Il se construit une maison, plante des pommes de terre, réunit une petite bibliothèque, des tableaux. Il n'a plus rien d'autre à faire qu'à écrire. C'est là qu'apparaît une femme, errant à travers l'Europe. Une brève idylle unit ces deux êtres fiers, mais ils ne deviendront pas un nouveau couple Adam-Eve. Lisa repart, tandis que l'homme reste. Il lui suffit de vivre dans la compagnie de la forêt, du vent et de la lune et d'écrire sous l'œil des grands écrivains du passé qu'il vénère, les Poe, Wieland, Tieck, Cooper, E.T.A. Hoffmann. Peu importe qu'il n'y ait plus de lecteurs, en dehors de toute justification éthique l'écrivain anonyme perpétue la mémoire de l'imaginaire.
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