Quatrième de couverture
Femmes-poissons ou femmes-oiseaux, les sirènes savent jouer de leurs charmes ambigus pour émouvoir, fasciner, ensorceler, sauver ou tuer. Sur la côte morbihannaise de la Bretagne, dans une région où se sont peut-être entre-pénétrées des influences nordiques et celtiques, une conteuse inventive, Stéphanie Guillaume, a mis en scène à sa manière ce personnage fantastique qui a, par ailleurs, inspiré de grandes pièces du légendaire breton comme celui de la ville d'Ys. Recueillis par Yves Le Diberder entre 1913 et 1916, ces Contes des sirènes, originaux et inédits, ouvrent la voie à la reconnaissance d'un collecteur méconnu et d'une conteuse de premier ordre, en même temps qu'ils enrichissent la littérature orale vannetaise et bretonne dans un registre peu courant.
Né à Lorient en 1887, Yves Le Diberder a fait ses études secondaires au lycée de sa ville natale, avant d'hésiter entre droits et lettres à la faculté de Rennes. Finalement, c'est la matière de Bretagne qui l'emporte : il fonde et dirige la revue Brittia et, simultanément, se livre à une imposante collecte de chansons et de contes en Pays vannetais, poursuivie jusqu'en 1916. La suite de son existence, d'une guerre à l'autre et au-delà — il est mort à Vannes en 1959 — aurait pu le faire connaître comme journaliste, traducteur et écrivain original si son tempérament intransigeant et l'acidité de sa plume ne l'avaient voué à une solitude croissante. A ce purgatoire, pas totalement injustifié, la publication de ses meilleurs travaux devrait mettre un terme.
Michel Oiry, né en 1950, a obtenu en 1986 un doctorat de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales pour une thèse concernant la collecte de Port-Louis d'Yves Le Diberder. Agrégé de lettres modernes, il enseigne actuellement à Nantes.
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