GALLIMARD Jeunesse
(Paris, France), coll. Hors-piste n° 31 Dépôt légal : septembre 2005 Première édition Roman, 116 pages, catégorie / prix : 7 € ISBN : 2-07-057195-5 ❌
Quatrième de couverture
La Grande Faille est la frontière, un gouffre infranchissable entourant le royaume. Et, malgré la cruauté du seigneur Tynar, aucun être doué de raison n'a jamais tenté de la traverser.
Jusqu'au jour où pour échapper aux soldats, le jeune Jaad a une idée de génie : il s'évade en surfant sur les vents, en équilibre sur un disque de bois.
Mais il ignore encore qu'au bout du voyage, c'est le secret de sa naissance qu'il va devoir affronter.
Avec les Passe-Vents, laissez-vous emporter par le souffle de l'aventure. Glisse et frissons garantis.
Critiques
Jaad vit dans un autre monde, un royaume imaginaire entouré d'un gouffre balayé par les vents, la Grande Faille. Nul ne s'aventure au-delà. Surtout pas Jaad qui, en tant qu'orphelin ne peut prétendre à rien si ce n'est subir les brimades de son maître, le cruel seigneur Tynar. Mais le jeune garçon, fasciné par la force du vent, construit bientôt une sorte de surf végétal qui va lui permettre de voler. Malheureusement, cette audace n'est pas de mise sur les terres du seigneur Tynar et le jeune garçon, dénoncé, doit s'enfuir, abandonnant sa douce amie. Il découvre ainsi l'immensité de son monde et le sens des mots liberté, amitié et courage.
Alain Grousset a écrit bien des romans de science-fiction pour la jeunesse, seul ou avec la complicité de Danielle Martinigol (pour la série « Kerry et Mégane ») et Paco Porter (pour « Lumina »). Une fois encore, dès les premières lignes, on se laisse emporter par cette écriture qui, en quelques mots, sait créer une atmosphère et peindre un caractère. Cet intérêt premier ne faiblit jamais puisque les rebondissements s'enchaînent sans répit, le jeune Jaad trouvant refuge près du roi menacé par les machinations de Tynar l'ambitieux. Malheureusement, au bout de cent quinze pages, le livre est déjà fini et l'on se dit qu'il en aurait mérité quelques-unes de plus. Tout est brossé efficacement, mais trop rapidement, et certaines émotions sont du coup un peu vite amenées. L'amitié se forge en deux pages, le père retrouve son fils en une, et le lecteur peine à être ému par des scènes qui mériteraient plus d'épanchement (me semble-t-il). Alain Grousset est plus à l'aise dans les textes courts que dans les romans-fleuves, mais il tombe ici dans le piège de la superficialité de personnages que l'on a envie de mieux connaître. L'histoire en elle-même se tient de bout en bout. Si l'intrigue n'est guère originale (le jeune garçon maltraité devient prince tout en gardant ses sentiments intacts pour la fille d'un tonnelier), le monde inventé est cohérent, même s'il aurait mérité d'être plus exploité. Aucune difficulté de lecture donc. Au contraire, le texte est accessible dès 9-10 ans et permet aux plus jeunes lecteurs de découvrir la richesse d'un monde imaginaire original.