Né en 1951, il vit à Nantes où il est professeur de lettres. Depuis Une fille de Caïn, son premier roman, son œuvre, par sa forme et son originalité, occupe une place importante dans la S-F française.

 

   "Et puis, comme un coup de tonnerre dans le ciel bleu, la nouvelle a éclaté. Les Zôls arrivent. Les Zôls sont là !..."

   Au cœur de la planète Cypris, les descendants des bagnards d'Endopolis amassent patiemment la somme qui leur permettra un jour de Monter. Mais Epipolis est loin d'être la ville promise dont ils rêvent...

   Qui a gagné la guerre contre les Zôls ? Qu'est devenue la Terre ? Et qu'advient-il réellement de ceux qui Montent ? C'est ce que Tim et Juliette découvriront avec horreur au cours de leur ahurissant périple vers la vérité...

     « C'aurait pu être (...) une excursion plaisante, comme celles que les enfants choisissent de raconter dans leurs devoirs d'expression écrite » (p 146) Une citation pour mettre en lumière deux défauts majeurs du livre. « Devoirs d'expression écrite », ce n'est qu'un parmi les dizaines de détails du quotidien français contemporain qui éclaboussent le roman d'une datation prosaïque. Les bagnards du futur relégués dans une colonie interstellaire, les envahisseurs extraterrestres, tout cela en prend du plomb dans l'aile. On ne bâtit pas un monde en se contentant de remplacer le vin par du « küz ». Les « pistolasers » qui tirent des dards (ou, pire, le « fusilaser à canon scié ») constituent d'autres choix de mots malheureux.

     « Une excursion plaisante »... deuxième et non moindre défaut, cette atmosphère de pique-nique permanent. Quand arrive le robot confectionneur de tartes aux pommes, on se demande s'il faut rire ou si on lit un Club des Cinq dans l'espace. C'est dommage, parce que le livre a de belles phrases et de belles pages, et un personnage bien campé — un anti-héros, Saïz Adline, serviteur névrosé de la Loi, mouchard finalement pitoyable. L'intrigue tient debout, le montage social qui lui sert de cadre est intéressant — vivant dans un monde souterrain, les descendants des bagnards sont devenus des travailleurs dociles qui font la prospérité de ceux de la surface. L'idée doit hélas trop à La vérité avant-dernière  ; on croit lire du Dick mièvre.

     Le premier roman de l'auteur, Une fille de Caïn, amusait  ; c'était rafraîchissant. Il y a dans ce nouveau livre trop de distanciation involontaire — même ses calembours m'agacent — on dirait que Belfiore a trébuché en voulant élargir son registre.