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Jours de cendres

Gérard BIANCHI



Le CITRON HALLUCINOGÈNE
Dépôt légal : 1979
Première édition
Roman, 184 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Quand...
     Quand un réacteur nucléaire menace de destruction une région toute entière...
     Quand le mensonge et la provocation deviennent des moyens de gouverner et d'informer...
     Quand on appelle à la chasse aux terroristes, et que six jeunes gens croient avoir après eux toutes les polices d'un Etat...
     Alors viennent les
     JOURS DE CENDRES
     Science-Fiction ou prochaine réalité ?

     Préface de Bernard Blanc

     L'auteur : né à Toulouse en 1948, Gérard Bianchi vit actuellement dans le Sud-ouest.
Critiques
 
     On a réussi, quelque part, à faire du « combat » antinucléaire une mode réservée à certains gugusses pittoresques, contestataires dans l'âme, empoignant ce drapeau bienvenu, genre un brin naïf et doucement irresponsable. Comme on a réussi à trafiquer le mot « écologie » (il serait temps, d'ailleurs. de lui trouver un remplaçant). Cela étant, être antinucléaire ne signifie nullement pour ma part être un heureux rêveur (heureux dans le sens « imbécile heureux »), et j'ai de bonnes raisons pour l'affirmer — je ne suis pas le seul. J'ai même depuis peu des raisons toutes personnelles, au-delà des considérations générales que tout convaincu sincère connaît : depuis qu'une société à la con a déposé un projet de recherches d'uranium dans le massif du Ballon d'Alsace, au pied duquel un certain nombre d'individus, dont moi, ont creusé leurs terriers, ne venez plus m'agacer les dents avec ça ! Parce que d'ici à ce que les fusils soient décrochés de leurs clous, il n'y a pas loin. Bref. Tout cela pour en venir au roman de Gérard Bianchi, qui n'a l'air de rien (le roman), comme ça, sous sa couverture noire et rose.
     Ouvrez-le et lisez-le. C'est un roman-fracas. Et fracassant, joliment bien mené, bien construit bien écrit, tout pour plaire. Ou déplaire, parce que les joues de cendres qu'il nous promet, je vous l'affirme, le goût âpre nous en est laissé au fond de la gorge, une fois tournée la dernière page. N'ayez pas peur : ce n'est pas un tract, ça ne fait pas dans le militantisme ni le prosélytisme. Ça ne cherche pas à vous rallier derrière le panache blanc de certaines explosions vénéneuses et champignonesques. Ça vous raconte. Avec des mots qui sonnent vrai, qui disent l'horreur sans pour autant tomber dans un facile manichéisme béat. Ça vous dit les fliquages en action, derrière ce bel avenir énergétique, indépendant et nucléaire que l'on nous promet, à nous autres petits enfants pas toujours très sages que nous sommes. Indépendance énergétique, mon cul ! (oui, je suis grossier, comme ils le sont dans leur mensonge, ceux qui savent très bien que dans moins de dix ans nous dépendrons fatalement d'autres puissances, pour l'uranium, comme nous dépendons d'autres puissances pour le pétrole, ceux qui savent les risques de pépins, mais les affirment calculés — Harrisburg, c'était moins trente minutes, mon pote !).
     Mais je m'égare. A peine. Bianchi nous le raconte, « le pépin ». Il nous le fait vivre au travers de sa sensibilité d'animal humain qui a bien envie de vivre le plus longtemps possible — donc au travers de sa peur. Sa peur, c'est la mienne. Paraîtrait qu'on est rétrogrades, nous les péteux. Les autres, ils vont de l'avant. Les kamikazes aussi y allaient, de l'avant. J'ai jamais eu d'admiration particulière pour ces branques fanatiques. Je les trouvais plutôt désespérément cons. Si on lui avait donné une caméra, à Bianchi, il nous aurait fait La Bombe.
     En tous les cas, ne vous en faites pas : quand une centrale pétera, d'une façon ou d'une autre, ce ne sera pas la faute des ingénieurs, mais celle des sales terroristes : c'est bien connu que les terroristes sont bêtes et méchants, que les ingénieurs, en matière de sécurité, ont tout prévu... sauf les terroristes. Et puis, dixit Bianchi : Rassurez-vous et continuez à vivre comme avant.
     En attendant, pendant que vous vivez, commandez donc ce livre aux Editions du Citron Hallucinogène. C'est trente balles. Beaucoup moins cher qu'un abri personnel au fond de votre jardin et probablement plus efficace. Tu nous en écriras d'autres, Bianchi, des livres ?

Pierre PELOT (site web)
Première parution : 1/6/1980 dans Fiction 309
Mise en ligne le : 13/4/2009

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