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Portes sur l'inconnu

Adrien SOBRA



MÉTAL , coll. Série 2000 précédent dans la collection n° 20 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1956
Première édition
Roman, 192 pages, catégorie / prix : 210 fr.
ISBN : néant
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Les romanciers d'anticipation bâtissent des hypothèses scien­tifiques dont quelques-unes ont déjà, paraît-il, mis des savants sur la voie d'inventions nouvelles. On aurait tort d'exiger des romanciers d'anticipation qu'ils accablent leurs lecteurs de chif­fres, d'équations et de formules algébriques. Messieurs les Savants, inventez-nous des rayons inouïs, des machines merveilleuses : c'est votre domaine. Notre rôle à nous, auteurs de « science-fiction », est de deviner l'Aventure Humaine qui pourra découler de vos inventions à venir...
     A l'heure où les hommes s'apprêtent à explorer l'espace, il est naturel d'envisager les rapports que la race humaine devra entretenir avec des races vivant dans un autre système solaire, voire DANS UN AUTRE UNIVERS. L'attitude que nous aurons envers ces êtres étrangers pourra causer soit notre bonheur soit notre ruine...
     Mais peut-être, dans ce domaine des relations interplanétaires, serons-nous devancés par des êtres venus « d'ailleurs ». Dans
PORTES SUR L'INCONNU

     ce n'est pas un savant de la Terre, mais un ingénieur EXTRA­TERRESTRE qui fabrique une machine capable de faire commu­niquer un monde inconnu et le nôtre au moyen d'une « porte invisible ». Par cette porte pénétreront chez nous, non pas des monstres hideux, mais des messagers aux voix discordantes, qui exigeront de nous un choix redoutable. Saurons-nous faire preuve de perspicacité et de sagesse ? Ou bien succomberons-nous aux tentations mauvaises ?
     Comme la plupart des romans de la SERIE 2000 des EDITIONS METAL, l'ouvrage : PORTES SUR L'INCONNU expose un pro­blème politique, social et moral qui domine de haut les émou­vantes péripéties de l'intrigue.
Critiques

[Critiques des livres suivants :

- Les Cavernes d'acier d'Isaac Asimov, Hachette - Rayon fantastique n° 41

- Ombres sur le Soleil de Chad Oliver, Denoel - Présence du futur n° 12

- Portes sur l'inconnu d'Adrien Sobra, Ed Métal - série 2000 n° 20

- Au centre de l'univers de Keller - Brainin, Ed Grand Damier, Cosmos n° 7]

 

    « Les cavernes d’acier » (The caves of steel), d’Isaac Asimov (Rayon fantastique, Hachette), est autant, dans un sens, un roman policier qu’une œuvre d’A.S. Nous y voyons, en effet, l’enquête menée par l’inspecteur Elijah Baley, assisté d’un collègue-robot, R(obot) Daneel Olivaw, pour découvrir l’assassin d’un Spacien. Ces derniers, descendants des Terriens qui ont colonisé la Galaxie, ont envoyé une députation sur Terre, afin d’inciter les huit milliards d’humains, rationnés, à l’étroit, enrégimentés, vivant dans des métropoles sous coupole, à raviver leur esprit d’aventure et à s’expatrier sur d’autres planètes. Les Terriens n’ont que mépris et crainte pour les Spaciens et leurs robots perfectionnés ; ils préfèrent croupir, même en se rationnant davantage, sur leur bonne vieille Terre. Si Elijah découvre l’assassin, les Spaciens laisseront la Terre tranquille ; sinon, ses habitants devront payer une amende écrasante à laquelle ils ne peuvent couper car leurs armes sont de loin inférieures à celles des Spaciens. Baley a accueilli avec dégoût le détective-robot qu’on lui a imposé mais, peu à peu, il s’habitue à lui, rencontre quelques représentants spaciens. Ceux-ci ont-ils raison, ont-ils tort de pousser les Terriens à émigrer ? On voit, par cette dernière phrase, que le roman d’Asimov est à thèse, puisqu’il oppose le conservatisme au progrès, les traditions au bien-être de l’espèce humaine. L’auteur est nettement partisan des seconds. Comme toutes ses œuvres, ce roman est admirablement écrit, avec un étonnant souci du détail ; quant à l’enquête policière, un professionnel ne l’aurait pas mieux menée. Bref, un livre à lire.

    Je vous recommande également « Ombres sur le soleil » (Shadows in the sun), de Chad Oliver (Ed. Denoël), antithèse exacte de l’œuvre d’Asimov – non pour cette raison (en fait je suis totalement en désaccord avec l’auteur sur sa conclusion), mais parce que c’est également un ouvrage intéressant, remarquablement pensé, bâti et écrit. L’action se déroule dans une petite ville du Texas, Jefferson Springs, où un jeune anthropologue, Paul Ellery, est venu étudier les mœurs des autochtones. Au bout de quelques semaines, il s’aperçoit avec étonnement qu’aucun des 6.000 habitants n’est fixé dans la localité depuis plus de quinze ans. En outre, il est témoin de certains phénomènes pour le moins curieux – descentes de mystérieuses sphères dans les fermes voisines, étrange lumière bleue à certaines fenêtres. La population de Jefferson Springs est-elle composée d’hommes normaux ? Sont-ce, au contraire, des êtres venus d’une autre planète ? Ellery percera le mystère et aura l’occasion de faire un choix capital. Je ne vous révélerai ni l’un ni l’autre, me contentant de réaffirmer que la réaction du héros d’Oliver, bien que susceptible d’être approuvée par un grand nombre de gens, ne l’a guère été par votre serviteur.

    « Portes sur l’inconnu », d’Adrien Sobra (Ed. Métal), est un bon roman d’A.S. C’est une variante du thème des univers parallèles, mais elle est traitée de façon inédite, avec beaucoup d’humour ; seule la fin est dramatique, mais cela ne détruit pas l’équilibre de l’ouvrage. Son héros principal est Hoc I, ingénieur extraterrestre, qui vient de fabriquer un appareil capable de faire communiquer par une « porte invisible » son univers avec le nôtre. Hoc et ses contemporains sont des humains comme nous, mais infiniment plus évolués. Ils sont néanmoins obligés d’entrer en contact avec notre petite civilisation afin de se procurer de la M. V. (matière volante) que la Terre possède et sans laquelle eux-mêmes seraient menacés d’asphyxie. Par l’intermédiaire d’un savant terrien, le professeur Laurent, qui a passé (par hasard) dans « l’autre » univers, Hoc essaie de convaincre l’humanité d’aller habiter une « autre » Terre. On imagine l’accueil que reçoit son projet, d’autant qu’interviennent les hommes-chats et un boxeur qui tape d’abord et réfléchit ensuite. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire le roman d’Adrien Sobra et j’espère qu’il en sera de même pour vous.

    J’avoue en revanche humblement que je n’ai pas compris grand-chose au nouvel ouvrage de Keller-Brainin, « Au centre de l’univers » (Ed. Grand Damier), qui se déroule sur tant de plans différents qu’on finit par s’y perdre. Il y est question d’un maître de l’espace (qui pourrait être Dieu) et d’un maître du temps (qui a toutes les caractéristiques de Satan). Mais on a de la peine à suivre les héros dans leurs pérégrinations et les symboles y sont plus nombreux que les caractères dans la langue chinoise.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/5/1956 dans Fiction 30
Mise en ligne le : 5/6/2025

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