La pensée. La pensée : champ de force qu'il reste encore à analyser.

La pensée : ausssi inséparable d'une créature supérieure que la gravité d'une planète...

     La Terre, Petite planète infime parmi les quatre millions de mondes-sujets du puissant empire galactique de Partussy. Maîtres incontestés de la Galaxie, les Nuls, imposants tripèdes de trois mètres de haut, aux yeux pédoncules et aux bras tentaculaires, gouvernent cet empire en admirateurs efficaces.

     Particulièrement efficace, le Préfet Par-Chavorlem, qui étend ses tentacules sur la Terre. Il presse la planète et ses habitants comme un citron et pour son plus grand profit personnel. Une telle oppression/exploitation crée forcément des remous. Ceux, trop faibles, provoqués par Rivars et ses rebelles terriens ; ceux, plus amples, que cause l'arrivée inopinée d'un ponte du gouvernement central, pour qui Par-Chavorlem déploie des trésors de camouflage en vue de prouver son intégrité ; et ceux, cruciaux, qui ballotteront Towler, l'interprète, d'une alliance à une autre, d'un mensonge à une dérobade, de trahisons en plans d'action... Towler le doux, l'obséquieux, se transformera en tigre, aidé (plus ou moins) par sa dulcinée, l'interprète Elisabeth.

     Ce qui aurait pu être — et commence comme — un beau roman plein d'humour et d'aventure sur l'impérialisme (sujet qui compte ses chefs-d'œuvre) se dilue peu à peu en intrigues de palais parsemées d'exotisme -qui débouchent sur un coup de théâtre manifestement bâclé. Quant à la « pensée extraterrestre » annoncée avec référence (Rosny aîné, Clarke) en page de garde, elle rejoint la vénalité et l'hypocrisie de colonisateurs bien humains...

     Un roman mineur en fait — mineur sur l'impérialisme, et mineur pour Aldiss, qui nous avait habitués à plus de talent.