DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 388 Dépôt légal : novembre 1984, Achevé d'imprimer : octobre 1984 Première édition Recueil de nouvelles, 288 pages, catégorie / prix : 8 ISBN : 2-207-30388-8 Format : 10,8 x 17,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Il est compositeur : grâce à un matériel sophistiqué, il mêle dans ses poésies sons, odeurs, images, contacts.
Atteint d'une maladie incurable, il quitte la Terre et s'arrête sur la planète Pyrea où par le seul pouvoir de la pensée et de la foi,
de petits humanoïdes ternes créent de magnifiques formes colorées qui symbolisent leurs mythes, le combat du feu et de l'eau, la chute et la rédemption.
Vient le temps d'une cérémonie où les vieillards vont plonger dans la mer de lave.
Et le poète qui avait refusé de se suicider à l'annonce de l'incurabilité de sa maladie,
accepte de plonger paisiblement dans ce bouillon primordial qui ne prend la vie que pour mieux la redistribuer.
L'Oiseau de cendres donne le ton de ce superbe recueil où l'on retrouvera les qualités d'humanité,
le lyrisme contenu, le sens de l'histoire qui ont valu en 1981 à Elisabeth Vonarburg le Grand Prix de la Science-Fiction française.
L'auteur
Née en 1947, Elisabeth Vonarburg est agrégée de lettres modernes. Vivant au Canada depuis 1973, elle enseigne la littérature à l'université du Québec à Chicoutimi.
1 - L'Oiseau de cendres, pages 7 à 32, nouvelle 2 - Thalassa, pages 33 à 62, nouvelle 3 - La Machine lente du temps, pages 63 à 116, nouvelle 4 - Éon, pages 117 à 177, nouvelle 5 - Le Nœud, pages 179 à 193, nouvelle 6 - Dans la fosse, pages 195 à 216, nouvelle 7 - Bande ohne Ende, pages 217 à 252, nouvelle 8 - Janus, pages 253 à 285, nouvelle
Critiques
Les huit nouvelles composant ce recueil sont inédites en France, Elles renvoient à la fois à une histoire intime, comme on le voit à des dates précises d'écriture (11 nov. 82), et à la genèse d'une figuration originale, que Ion peut suivre depuis Thalassa (1966-76) jusqu'à Bande ohne Ende (82). La composition du recueil, qui ouvre sur Oiseau de cendres et clôt sur Janus — deux histoires de créateurs — a pour effet de marquer le lien entre les thèmes traités et l'histoire d'une création. Pourtant les objets, les intrigues sont ceux de la SF classique : mutants, art futur, voyages temporels, exploration spatiale. Mais ils ne sont pas traités ici en domaines séparés, ils se font écho, et de leur entrelac naît un arrière monde : une Terre épuisée, obligée à la fuite en avant, mais qui a perdu la capacité créatrice, un peu comme le poète aveugle du premier récit, à la recherche d'une (re)naissance. De plus, les récits vont par paire : Dans la fosse répond à Bande sans fin, explorant I'univers des métamorphes, déjà présents dans Le Silence de la Cité. Le nœud répond à La machine lente du temps, exploitant les possibilités à la fois du Pont — sorte de tourniquet, de vire matière, où le psychique demeure premier, et celles de l'attente infinie Thalassa et Eon renvoient aux mondes de la prémonition des peurs sans cause. Janus et Oiseau, on l'a vu aux souffrances de la création. Le recueil, organiquement agencé, se donne à lire comme un piège. Ajoutons que chaque nouvelle, en soi, est pleine, sans un mot inutile. Avec toujours cette brisure du récit qui fait attendre l'information, alors que l'on est pris par l'action, le spectacle d'un événement, ou l'énigme d un dialogue Et ceci, jusqu'au moment où les éléments en apparence hétérogènes se combinent et constituent un univers original du sens. La tonalité du recueil est mélancolique, mais il ne s'agit pas de sentimentalisme : une tristesse profonde, indépassable. De la SF existentielle, un monde où l'on en est réduit à trouver le seul intérêt de la vie dans la beauté des cauchemars qu'elle inflige.