Un roman déroutant où se mêlent philosophie, mysticisme, initiation et gauloiserie. On peut aimer, on peut détester, mais certainement pas rester indifférent à cette histoire à deux personnages où s’affrontent le pauvre étudiant mal-aimé de la vie et l’entité suprême sûre de son combat.
Quand le Dieu de l’Occident, ou son émissaire, décide de recruteur le nouveau Messie, il jette son dévolu sur un être frustre, mal dans sa peau, ballotté entre une mère aimante et les zonards du quartier, jusqu’à un séjour salutaire en prison.
C’est en quittant les hauts murs qu’il prend conscience de son pouvoir cosmique. Cela suffit à l’autre pour dépister ses capacités et les exploiter pour le bien de tous.
On suit les progrès de cette éducation au travers des récits croisés des deux narrateurs où l’on s’aperçoit très vite qu’être Dieu n’empêche pas, parfois, de céder à un certain laxisme pouvant aller jusqu’à la paillardise.
Écrit dans un langage populaire, ce roman profond et édifiant évite l’écueil du pontifiant par une pléthore de clins d’oeil, de cocasserie, voire de pure gaudriole. On hésite entre sérieux et sourire. Les mystiques de tout poil y trouveront leur provende, les amateurs de fantaisie, la leur.
A déguster comme une friandise acidulée.