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Oublier les étoiles

Xavier-Marc FLEURY


Illustration de Vincent LAÏK

BLACK COAT PRESS (Tarzana, États-Unis), coll. Rivière Blanche précédent dans la collection n° 2198 suivant dans la collection
Dépôt légal : avril 2021
Première édition
Recueil de nouvelles, 252 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 978-1-64932-049-0
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

Comment l’humanité peut-elle envisager d’explorer les étoiles tant qu’elle n’a pas appris à communiquer avec sa propre écosphère ? Robotisation à outrance, écologie totalitaire, contact avec d’autres formes de vie, défiance vis-à-vis du progrès, de l’écologie et de l’exploration spatiale, les sujets des seize nouvelles rassemblées ici sont autant de prétextes pour provoquer le lecteur et placer des êtres humains face à leurs contradictions, l'exhortant d'OUBLIER LES ETOILES...

Xavier-Marc Fleury écrit principalement des textes de fantastique et de science-fiction, en parallèle à son activité professionnelle exercée dans le domaine du digital et de la réalité virtuelle. Ce recueil rassemble des textes de science-fiction publiés de 2013 à 2020 dans des anthologies ou revues telles que Gandahar, Arkuiris, Parchemins & Traverses, Fantasy Art and Studies…

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Simon BRÉAN, Préface, préface
2 - La Première quête, nouvelle
3 - Noir, nouvelle
4 - Les Hébergeurs, nouvelle
5 - Soixante secondes chrono, nouvelle
6 - La Crique, nouvelle
7 - Les Derniers terriens, nouvelle
8 - La Métamorphose de Luna Moth, nouvelle
9 - Le Travail assassiné, nouvelle
10 - L'Ami secret, nouvelle
11 - Jeu de guerre, nouvelle
12 - Pourfendre les dragons, nouvelle
13 - Évanescence, nouvelle
14 - Un cadeau presque parfait, nouvelle
15 - La Forêt, nouvelle
16 - Immersion, nouvelle
17 - Oublier les étoiles, nouvelle
Critiques

[Critique parue exclusivement dans la version numérique de la revue]

 

    Lorsque l’on dit d’un livre qu’il est sympathique, cela sous-entend qu’il n’est pas totalement mauvais mais compte néanmoins sa part de défauts. Le présent recueil n’est pas sympathique, il est bon, voire très bon et les seize nouvelles rassemblées ici méritent toutes le détour, même les sept pour lesquelles le manque de place n’a pas permis de présenter une notule spécifique.

    « Noir » est un très bon texte qui reprend le thème de l’humanité rendue aveugle par une expérience tournant mal. X.M. Fleury met en scène le péquin moyen et imagine ce qu’il pourrait bien faire si l’opportunité de rectifier de tir lui était donnée. Je ne vous en dis pas davantage…

    « La Crique » est une nouvelle franchement politique sur la thématique des migrants qui, à travers une inversion de situation donne à réfléchir sur ce drame contemporain qui pourrait encore s’amplifier à l’avenir.

    Dans « Le Travail Assassiné », X.M. Fleury s’empare, toujours avec la même ironie acerbe et son sens de l’humour noir, du thème très présent d’une hypothétique « fin du travail » où les IA feraient à peu près tout, ne laissant aux gens que le loisir de singer une activité professionnelle pour s’éviter de mourir d’ennui.

    « L’Ami secret » a un petit côté dickien où, dans un contexte de colonisation et de terraformation, l’auteur s’interroge et nous avec lui sur les rapports que peut entretenir la religion avec l’altérité. Ici encore, l’humanité n’est pas présentée sous son jour le meilleur, – pour faire dans l’euphémisme —, et, quand par hasard un humain serait bon, ce n’est pas bon du tout pour lui.

    « Jeux de guerre » revient, dans un contexte de futur proche, sur La Stratégie Ender qu’il retourne comme un gant. La guerre par l’entremise de jeux vidéo… Mais dans la guerre informationnelle l’arme est l’intelligence et peut-être est-il dangereux de croire que l’ennemi plus pauvre est plus stupide.

    Dans « Pourfendre les dragons », l’auteur s’inspire des Croisés du Cosmos de Poul Anderson ou des Grognards d’Eridan de Pierre Barbet. Un chevalier qui tient sûrement davantage de Don Quichotte que de Tristan est capturé par des outremondiers elfes afin de débarrasser le monde des nains de ses dragons. Ici l’humour est un brin moins caustique…

    Avec « Un cadeau presque parfait », Fleury rejoue «  La Clé laxienne » de Sheckley dans un esprit s’apparentant fort à Damon Knight. L’auteur, qui maitrise fort bien l’art de la chute, est ici à son meilleur.

    « Immersion » joue encore la carte du transhumanisme dans un monde dual où de riches oisifs en mal de sensations fortes se transfèrent psychiquement dans le corps d’animaux qui n’ont rien demandés. De nouveau, la bêtise humaine fait merveille.

    Enfin, « Oublier les étoiles » est aussi court qu’excellent et Fleury y donne l’immense mesure de son art de la chute. L’écologisme règne et traque les derniers chercheurs à l’instar d’une nouvelle inquisition qui veut voir tout le savoir honni définitivement éradiqué et en finir avec tout rêve d’étoiles. X.M. Fleury nous laisse ici comprendre que savoir et intelligence ne vont pas nécessairement de pair ni que cette dernière n’est pas l’apanage des seuls bons.

    Voici donc un bon recueil de fictions spéculatives qui donne à penser et à réfléchir, ce qui est plutôt rare par les temps qui courent où la tendance lourde va à une littérature de propagande assumée sans aucun complexe où les réponses sans questions sont assénées, martelées jusqu’à la nausée sans nul répit ni relâche. Oublier les étoiles ne va pas forcément à l’encontre du prêt-à-penser contemporain mais vous laisse le soin de tirer les conclusions par vous-même. X.M. Fleury manie une ironie au scalpel, parfois cinglante, associée à un art de la chute des plus consommé. Ses textes, faciles d’accès, peuvent constituer une porte sur le genre pour qui n’a encore jamais lu de SF. Il serait vraiment très dommage de faire l’impasse.

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/10/2021 dans Bifrost 104
Mise en ligne le : 12/1/2025

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