La silhouette du phare se découpa dans le lointain rendu flou par la luminosité de la mi-journée. Je m’immobilisai. Ébloui, je mis une main en visière. Se révéla alors à mes yeux ébahis une tour colossale, cyclopéenne, pareille à un donjon de château fort, couronnée d’un imposant fanal, œil luisant d’un éclat sinistre dans le contre-jour. Il me scrutait, moi, son nouveau gardien. Une pellicule de sueur froide voila ma peau déjà dégoulinante. Une terreur muette marmonna à l’orée de ma conscience, terreur contrebalancée par une attirance presque charnelle pour ce lieu.

Bretagne, 1902. Soaig, un garçon mélancolique et passionné d'art, se voit contraint d'abandonner ses rêves à cause de soucis pécuniaires. Sa rencontre avec Lénaïg, dont il s'éprend, ravive toutefois ses espoirs. Selon ses conseils, il accepte un poste de gardien de phare sur une petite île austère et pétrie de légendes. Mais sitôt débarqué, il se heurte à l'hostilité des habitants, et ses visions extralucides, qui se résolvent en meurtres aussi infâmes qu'inexplicables, n'arrangent pas ses affaires. Soaig saura-t-il se montrer suffisamment sagace et opiniâtre pour percer le mystère de Kannerez-noz, l'île de la lavandière de nuit ?