Frankenstein : la littérature lui a donné vie, le cinéma l’a pourvu d’un visage. Personnage éponyme du roman de Mary Shelley paru en 1818, il est entré dans l’imaginaire collectif où se confondent parfois créature et créateur. L'histoire de ce mythe devenu aussi effrayant qu'incontournable demeure pourtant méconnue.
Villa Diodati, Cologny, 1816. Il était une fois un poète qui, lors d'une nuit sombre et pluvieuse sur les rives du Lac Léman, met au défi ses hôtes d'écrire la meilleure et la plus abominable histoire de fantôme. Ce poète n'est autre que Lord Byron, et parmi ses amis Mary Shelley. Pour bâtir son récit, la jeune femme puise dans la vie de Johann Conrad Dippel, un alchimiste et théologien allemand qui pratiqua la médecine de manière excentrique. La rumeur court que l'homme, demeurant dans le château de Frankenstein, pratiquait autopsies et expériences médicales en tout genre : l'histoire peut commencer. Réalité et fiction se confondent pour donner vie à Victor Frankenstein !
Dans un récit savamment orchestré, Radu Florescu et Marei Cazacu reviennent sur ce mythe ô combien célèbre et tentent de démêler le vrai du faux en perçant le mystère des origines du monstre.
Chercheur au CNRS et spécialiste de la Roumanie et du monde balkanique, Matei CAZACU est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, notamment Dracula (« Texto », 2011) et Gilles de Rais (Tallandier, 2005).
Radu FLORESCU est professeur émérite d’histoire au Boston College.