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Sauve qui peut. Demain la santé

ANTHOLOGIE

Textes réunis par Stuart CALVO

Première parution : Clamart, France : La Volte, 17 septembre 2020

Illustration de Laure AFCHAIN

La VOLTE (Clamart, France)
Date de parution : 17 septembre 2020
Dépôt légal : septembre 2020, Achevé d'imprimer : septembre 2020
Première édition
Anthologie, 672 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 978-2-37049-101-5
Format : 14,0 x 19,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture

Ils et elles sont infirmières, médecins, psychiatres, barreurz de faille ou neuro-trameurz, street médics, porteuses de guérison, patientes, schizophrènes, malades, malades chroniques ; ils et elles viennent d’Islande ou de Titan, de Bastia ou de Jù-Dà, plus grande cité de l’univers ; pointent à l’hôpital ou à l’osto, au Collège de Médecine Autonome ou à la pension Broussaille. Sont membres du collectif d’activistes Symbiolife ou tubeuses sur FeelGood, le réseau social de santé mondial. Certains sont humains. D'autres viennent d’ailleurs.

Tous et toutes nous racontent leurs espoirs et leurs luttes, le monde qui vacille et se reconstruit, les systèmes de santé qui déraillent et le soin qui, sur Terre ou dans de lointaines galaxies, nous ramène à l’autre.

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Raphaël GRANIER de CASSAGNAC, Feelgood, pages 7 à 34, nouvelle
2 - Mélanie FIEVET, Inotropisme, pages 37 à 68, nouvelle
3 - Chloé CHEVALIER, Les Derniers possibles, pages 71 à 113, nouvelle
4 - Elio POSSOZ, Barreuse de faille, pages 115 à 172, nouvelle
5 - Sylvain PALARD, À l'intérieur d'Orchid Naakey, pages 175 à 239, nouvelle
6 - Lauriane DUFANT, À crocs perdus, pages 241 à 284, nouvelle
7 - Norbert MERJAGNAN, De nos corps inveillés viendra la vie éternelle, pages 287 à 327, nouvelle
8 - Benno MATÉ, CRISPR casse Desneuf, pages 329 à 360, nouvelle
9 - Jean-Charles VIDAL, Dans la forêt, pages 363 à 395, nouvelle
10 - Tristan BULTIAUW, Azgôn, pages 397 à 459, nouvelle
11 - LI-CAM, Protocole d'urgence, pages 461 à 498, nouvelle
12 - Ketty STEWARD, Lozapéridole 50 mg comprimée pelliculée, pages 501 à 533, nouvelle
13 - Théodore KOSHKA, Fall, pages 535 à 593, nouvelle
14 - Lise N., Éthique de la gravité, pages 595 à 612, nouvelle
15 - Sabrina CALVO, Considère le nénufar, pages 615 à 651, nouvelle
16 - Stuart CALVO, Postface, pages 653 à 663, postface
Critiques

    Trois ans après Au Bal des actifs, qui interrogeait les mutations à venir du monde du travail (critique dans le Bifrost n°88), la nouvelle anthologie de La Volte, Sauve qui peut, s’intéresse quant à elle à la médecine.

    Faute d’être convaincante sur le fond (elle ne fait qu’effleurer son sujet), la nouvelle de Raphaël Granier de Cassagnac qui ouvre les hostilités constitue au moins une introduction intéressante en mettant en scène, dans un avenir relativement proche, différents rapports possibles des individus à la santé. La suite est encore moins enthousiasmante…

    Il apparaît très vite que la grande majorité des participants s’est moins intéressée à la santé proprement dite qu’à sa politique. Des progrès de la recherche, de l’apparition de nouvelles maladies ou des questions d’éthique, il n’est quasiment jamais question. Partant de constats difficilement contestables (la privatisation des soins et l’abandon des services publics, la désertification médicale, la pénurie de certains médicaments), nombre d’auteurs – dont les deux-tiers ou presque sont des nouveaux venus – déroulent des futurs dystopiques tellement similaires que l’on a presque l’impression qu’il s’agit d’un univers partagé. Certains s’en tirent mieux que d’autres grâce à leur savoir-faire (Norbert Merjagnan), à une appréciable empathie avec leurs personnages (Chloé Chevalier) ou à un salvateur sens de l’humour (Benno Maté). Les autres se complaisent dans la caricature : vaccinés contre non-vaccinés (Sylvain Palard), guérilleros en lutte contre les laboratoires (Mélanie Fievet), étranges shamans futuristes capables de soigner bien mieux que n’importe quel médicament (Elio Possoz ou Jean-Charles Vidal, ce dernier a priori sans lien avec le dictionnaire médical éponyme). Globalement, ces auteurs semblent privilégier de manière caricaturale et parfois inquiétante une approche « naturelle » aux questions de santé plutôt que de faire confiance à l’industrie pharmaceutique, systématiquement considérée sous ses aspects les plus sombres.

    Si Tristan Bultiauw cède lui aussi dans les derniers chapitres de sa nouvelle à cette célébration du retour à l’ordre naturel des choses, il a au moins le mérite de le faire dans un cadre très différent, celui d’un futur lointain dans lequel la population humaine se limite à quelques centaines d’individus, répartis aux quatre coins du système solaire. Et surtout, par la maîtrise de sa narration et l’originalité de l’univers qu’il met en scène, il nous offre l’une des rares bonnes surprises de cette anthologie. Théodore Koshka peut lui aussi faire valoir l’originalité du cadre de son récit, l’histoire d’une psy humaine envoyée sur un monde lointain pour y soigner aliens, I.A. et autres androïdes. Malheureusement, tout cela est écrit sans une once de style et se traîne sur plus de cinquante pages.

    Le reste de l’anthologie va de l’anecdotique (Ketty Steward, dont le texte ne relève guère de la SF sinon par la forme) au tellement bizarre qu’on se demande si on n’est pas plutôt, en fait de nouvelle, en présence d’une blague (Lise N. chez qui la maladie est considérée comme une chose à aimer…), en passant par l’inabouti (Lauriane Dufant, dont le texte est intéressant mais terriblement brouillon). Les seules à tirer leur épingle du jeu sont Li-Cam et Sabrina Calvo, la première en poussant les thématiques abordées vers le cyberpunk, genre dans lequel elle est particulièrement à l’aise, la seconde en signant – une fois de plus, serait-on tenté de dire – un récit aussi beau que déroutant qui finit par se défaire du thème imposé pour s’envoler vers ailleurs.

    Ces quelques réussites font que Sauve qui peut n’est pas tout à fait la purge qu’elle a failli être (et évitent au bouquin la géhenne de la poubelle bifrostienne). N’empêche que si j’avais su, j’aurais plutôt ressorti mon vieil exemplaire d’Histoires de médecins.

Philippe BOULIER
Première parution : 1/1/2021 dans Bifrost 101
Mise en ligne le : 16/6/2024

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