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L'Âge d'or

Michal AJVAZ

Titre original : Zlatý vek, 2001   ISFDB
Traduction de Aline AZOULAY-PACVON & Michal PACVON

MIROBOLE , coll. Horizons blancs
Dépôt légal : août 2017
Première édition
Roman, 352 pages, catégorie / prix : 21,50 €
ISBN : 979-10-92145-35-9
Format : 14,5 x 20,0 cm

Photographie de couverture (c) gio_cala. Conception graphique : Carla Richard.


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
« QUAND J’ASSITAIS AU COUCHER DU SOLEIL DEPUIS CETTE
CHAMBRE, LE MUR SEMBLAIT FAIT DE ROUGE LIQUÉFIÉ. »

     À travers un récit de voyage fictif, un explorateur revisite en imagination l’ile peuplée d’excentriques où il vécut plusieurs années, faisant ressurgir un univers de bruissements, d’odeurs et de lumières mouvantes, royaume de l’étrange et du beau dont le joyau le plus envoûtant est un livre labyrinthique que les indigènes complètent ou altèrent au gré de leurs humeurs...
     Sur les traces de Michal Ajvaz et de son narrateur nostalgique, le lecteur arpente le monde perdu de cette île mystérieuse, royaume de l’insensé et de l’absurde à la géographie vaporeuse, au langage mouvant, aux coutumes extravagantes, et se perd dans un roman merveilleux à la lisière d’un guide touristique devenu fou, au fil d’un imaginaire qui file à bride abattue...

     Romancier, poète, essayiste, traduit dans 13 pays, MICHAL AJVAZ est un écrivain tchèque majeur autant que singulier. Sa précédente traduction française, L'Autre Ville (Mirobole, 2015), a reçu le Grand prix européen des Utopiales.
Critiques

     En 2015, l’étonnant roman de Michal Ajvaz, L’Autre ville, était passé sous le radar bifrostien. Déambulation onirique et surréaliste dans une Prague à mille lieux de la capitale devenue trop touristique, ce troisième roman de son auteur (et premier à paraître en français) avait été récompensé par un Prix Européen des Utopiales. Deux ans plus tard, les éditions Mirobole ont publié son huitième roman (et donc deuxième à paraître en français), L’Âge d’or.

     Bien après son retour à Prague, le narrateur du présent livre propose au lecteur une excursion sur une île égarée, sans nom, quelque part entre le Cap-Vert et les Canaries. Une île autre, si l’on se fie au titre original du roman (« L’Autre Île »). Drôle de bout de caillou, pas spécialement exotique ni paradisiaque, où les colons européens n’ont jamais réussi à imprimer durablement leur marque. Chez ses habitants autochtones, tout est fluctuant : l’identité, les noms, la langue, l’écriture, la gastronomie… Le hasard, les accidents, les erreurs, tous y sont essentiels. Les maisons ont des parois d’eau ; on cuisine sans feu, en laissant macérer les aliments. Le roi de l’île, élu, ne sert à rien ; les lois passent par le bouche à oreille, se déforment avant de revenir, peut-être, à leur aspect initial. Une utopie ? Si l’on veut. Le narrateur, exaspéré, a fini par quitter l’île.

     Et puis il y a le Livre : l’unique livre de la culture de cette île, ouvrage collectif n’ayant rien à envier au Livre de sable borgésien. Dans ce livre qui se transmet de lecteur en lecteur, chacun est libre d’ajouter ou retrancher des pans de l’intrigue ; c’est un palimpseste insensé et foisonnant dont les récits s’enchâssent et jettent des passerelles entre eux, où chaque détail est susceptible de faire l’objet d’une longue digression. Et, peu à peu, le guide de voyage de cette île perdue se mue en retranscription de quelques-uns des récits composant ce Livre – des récits puisant au creuset des mythes et légendes, avec des princes et des princesses, des joyaux, des secrets, des vengeances, tour à tour drôles, grotesques ou effrayant – jusqu’à finir par prendre l’apparence du Livre en question, le narrateur se jouant de son lecteur. On pourrait comparer cet aspect de L’âge d’or au Jardin des sept crépuscules de Miquel de Palol, qui n’a pas à rougir sous l’aspect du foisonnement et de l’enchâssement des récits, ou aux Insulaires de Christopher Priest, mais ce ne serait pas rendre justice au récit du Tchèque : Ajvaz a sa singularité, à nulle autre pareille – et donc précieuse.

     Porté par une langue exquise et évocatrice, L’Âge d’or ne laisse d’intriguer. Foin d’exotisme facile mais dépaysement assuré. Au lecteur de décider s’il accepte de lâcher prise et d’être emporté par la prose onirique de Michal Ajvaz. Même s’il peut en laisser certains sur le bord du chemin, ce voyage vaut le détour.

Erwann PERCHOC
Première parution : 1/1/2018 dans Bifrost 89
Mise en ligne le : 31/3/2023

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