Les dieux mineurs ont créé les hommes en laboratoire, car ils avaient besoin d'esclaves — cette création s'est faite à l'encontre de la volonté expresse du Dieu Suprême. Certains de ces dieux ont voulu pousser plus loin la sujétion, transformer la Terre en échiquier religieux et politique, et même détruire l'espèce humaine. D'autres se sont épris de l'humain et ont voulu le protéger. D'où cette guerre dans les cieux dont parlent, entre autres, l'Ancien Testament et plusieurs mythes indiens et sumériens.

     Dans le conrtexte des prophéties plus ou moins fumeuses ayant trait au 21 décembre 2012, ce roman fantastique met en parallèle l'infiniment grand et l'infiniment petit ; la vastitude des temps, des espaces et des dimensions innombrables du réel, et la myopie de vies humaines, vécues à ras de sol. D'une part, un conflit à l'échelle du Cosmos qui provoque la mort des dieux et la délitation de l'univers tel qu'on le connaît ; d'autre part, la déliquescence psychique du personnage central, un enquêteur sur le paranormal complètement désabusé et dépassé. Les phénomènes cosmiques se répercutent dans le plus banal quotidien.

     À la fin du roman, les cadavres des dieus circumnaviguent au-dessus de la planète, au vu et au su de tous. Toutefois, la vie de tous les jours se continue dans l'indifférence somnolente des humains.

     Alain Gagnon

     Auteur prolifique, d'une forte originalité thématique et formelle, Alain Gagnon vient de faire paraître son trente-sixième ouvrage. À deux reprises, il a remporté le Prix fiction-roman du Salon du Livre Saguenay — Lac-Saint-Jean, soit en 1966 et en 1998, pour ses romans Sud et Thomas K (Pleine Lune). Il a également remporté, à trois reprises, le Prix poésie du même salon : en 2004, pour son recueil de poèmes Ces oiseaux de mémoire (Loup de Gouttière) ; en 2006, pour L'espace de la musique (Tryptique) ; et, en 2009, pour Les versets du pluriel (Tryptique). En 1985, il avait déjà obtenu le Prix de la BCP pour Le gardien des glaces (Pierre Tisseyre). Et en 2011, il remportera le Prix intérêt général pour Propos pour Jacob (Grenouille Bleue).

     Il a été le président fondateur de l'Association professionnelle des écrivains de la Sagamie (APES) et responsable du projet des collectifs Un Lac, un Fjord,1, 2 et 3. De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d'éditeur associé et de directeur littéraire aux Éditions de la Grenouille Bleue, une nouvelle maison liée alors aux Éditions du CRAM, et qui se consacrait à la littérature québécoise.

     De plus, depuis plus d'un an, Alain Gagnon anime, gère et alimente un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : on y retrouve sept rédacteurs réguliers, sans compter les occasionnels : Le Chat Qui Louche (http ://maykan.wordpress.com/). On y présente des chroniques variées, de brèves fictions et des commentaires sur des œuvres de peintres, de poètes et d'écrivains...