BLOGGER DE LOIRE
(Orléans, France), coll. Petit format Date de parution : 1er février 2024 Dépôt légal : janvier 2024, Achevé d'imprimer : 27 janvier 2024 Réédition en omnibus Recueil de nouvelles, 214 pages, catégorie / prix : 11,00 € ISBN : 978-2-494684-17-1 Format : 12,5 x 16,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Sous-titre : "Ernest et les cas métaphysiques". Le livre est également disponible en version numérique (ISBN : 978-2-494684-18-8 au prix de 5,99 €).
Quatrième de couverture
Et si la science-fiction était drôle ? C'est ce que proposent ces deux nouvelles d'une actualité brûlante racontant les aventures d'Ernest, une I.A. embarquée sur un vaisseau effectuant la navette entre la Lune et Callisto. Cette I.A. nommée Ernest se révèle bavarde, mais aussi cachottière et facétieuse…
Jean-Jacques RÉGNIER (1945-2022) : informaticien, mélomane, musicien, chercheur développe des récits où l’humour prend les devants et où l’homme est ramené à sa condition, dérisoire et touchante.
1 - Ernest et les cas métaphysiques-1, pages 5 à 86, nouvelle 2 - Charge utile (Ernest et les cas métaphysiques-2), pages 87 à 206, nouvelle 3 - Bernard HENNINGER, Bibliographie, pages 207 à 208, bibliographie 4 - Mireille MEYER, Jean-Jacques Régnier, pages 209 à 210, biographie
Critiques
« Et si la science-fiction était drôle ? » demande, faussement candide, l'éditeur sur la quatrième de couverture. Elle peut l'être, bien sûr, et si la tendance est certes aux récits apocalyptiques et aux avenirs bouchés, les auteurs de science-fiction ou de fantasy ont su depuis longtemps écrire avec humour. Discrètement, avec connivence, ou bien à gorge déployée. De Douglas Adams à Terry Pratchett, en passant dans nos contrées par Jean-Claude Dunyach ou encore Catherine Dufour, laquelle sait être drôle quel que soit le genre.
L'humour dont il est question ici ne s'accompagne de presque aucune réflexion ou critique voilée, ce qui est plus rare. Il y a dans la manière de Jean-Jacques Régnier quelque chose de bonhomme, qui fait penser aux insupportables petits hommes verts de Fredric Brown dans Martiens Go Home ! Quelque chose de franchouillard, aussi, ne serait-ce que par l'allure de son personnage principal, Raymond, ou par le décor (la bouilloire, le pyjama et les charantaises). Une ambiance qui place ces nouvelles dans la lignée de ce que l'on a pu lire dans les ouvrages populaires des années 70, telles les anthologies Contes à rebours.
Le recueil a pour unique lieu d'action une boîte de conserve spatiale, un cargo. Car le boulot de Raymond est simple et ennuyeux : il convoie des marchandises de la Lune vers Callisto. Et au retour, il transporte des sarcophages cryogéniques. Ernest, l'Intelligence Artificielle du vaisseau, pourrait bien s'occuper seule de ces trajets, mais voilà : elle a besoin d'un humain pour gérer les cas « métaphysiques ».
Un aller, un retour, deux nouvelles. La première histoire commence avec un chapitre qui constitue un gag en lui-même, et se termine assez distraitement. La seconde, un peu plus longue, propose un argument un peu plus consistant et donne davantage envie de découvrir l'issue du problème qui se pose. Elle est surtout l'occasion pour l'auteur de donner plus encore libre cours à son péché mignon : l'à peu près, le jeu de mots (laid), la multiplication d'accents et de niveaux de langage, les échanges d'arguties et de raisonnements tordus.
Le moteur récurrent de ces échanges est bien sûr Ernest. Entre comique de répétition et échanges surréalistes, quelques blagues tombent plus à plat que d'autres. Mais à une époque où les grands modèles de langage à apprentissage renforcé, abusivement appelés « IA », font saliver les capitalistes de tous poils et fantasmer les techno-solutionnistes ayant pignon sur rue, il est bon de retrouver la vérité simple entre deux calembours : ces logiciels sont une succession d'algorithmes que l'utilisateur moyen tente d'apprivoiser avec plus ou moins de succès, la machine étant toujours aussi bête (à manger du foin) au fond. Et les textes de Jean-Jacques Régnier ne manquent pas de faire sourire à cette idée.