ROUGE PROFOND
(Aix-en-Provence, France), coll. Débords n° 26 Date de parution : 20 juin 2019 Dépôt légal : juin 2019 Première édition Recueil de nouvelles, 190 pages, catégorie / prix : 20 € ISBN : 979-10-97309-24-4 Format : 15,5 x 21,5 cm❌ Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
« Sorcellerie, horreur, thriller. J’ai passé ma vie à raconter des histoires nourries de ces trois thèmes. Mais toujours par le cinéma, par les images. Plus tard m’est venue l’idée de coucher sur le papier des histoires d’horreur, de thriller, de sorcellerie, et de faire en sorte que les lecteurs puissent créer leurs propres visions en conjuguant lecture et imaginaire. Voici donc ce livre que je dédie à tous ceux qui ont suivi et apprécié mes films, ainsi qu’à un nouveau public, celui des lecteurs de romans et de récits. Bon voyage au plus profond de moi-même » Dans ces six nouvelles, Dario Argento arpente les territoires du thriller, du gothique, de l’ésotérisme, du monstrueux et de l'onirique. Son style est vif, précis et rend les ambiances perturbantes. La plongée dans les noirceurs de l'âme humaine y est vertigineuse ; le macabre règne, l'inattendu surgit, l'au-delà soupire, le mystère insiste, entre visions chocs, violences sourdes ou soudaines et suggestions terrifiantes. Sensations fortes garanties : les mots images du maestro de l'épouvante et du giallo frappent fort, résonnent avec persistance. « C’est le Colisée des histoires d’horreur, un monument, un jalon. Dario Argento est un dieu, le mien. » (Guillermo del Toro à propos de Horror.)
Horror est un recueil de six nouvelles arpentant les territoires du thriller, du gothique, de l'ésotérisme, du monstrueux et de l'onirique. Le macabre règne, l'inattendu surgit, le mystère insiste. L'histoire d'ouverture se déroule dans la Galerie des Offices de Florence où les oeuvres exposées s'animent. Si « Rouge pourpre à la Bibliotheca Angelica » est un cauchemar dans le style de L'Oiseau au plumage de cristal, la « Villa Palagonia » constitue un étrange voyage à l'intérieur de la célèbre Villa dei Mostri, en Sicile. Dans « Le Secret de Merano » reviennent les atmosphères hantées de la trilogie des Mères. Une autre nouvelle suit Gilles de Rais, ses obsessions nécromantiques et ses horreurs commises sur les enfants. Et le recueil se clôt avec les monstres des îles de Singapour.
1 - Avant-propos (2018), introduction 2 - Une nuit aux Offices (Notte agli Uffizi, 2018), nouvelle 3 - Rouge pourpre à la Bibliotheca Angelica (Rosso Porpora alla Biblioteca Angelica, 2018), nouvelle 4 - Villa Palagonia (Villa Palagonia, 2018), nouvelle 5 - Le Secret de Merano (Le segrete di Merano, 2018), nouvelle 6 - Alchimie macabre au château de Gilles (Alchimie macabre al castello di Gilles, 2018), nouvelle 7 - Démons à Singapour (Demoni a Singapore, 2018), nouvelle
Critiques
Dario Argentio, pour la portion pré-cacochyme du lectorat, c’est d’abord le giallo ; puis Phenomena : Donald Pleasance, Jennifer Connelly, BO par Iron Maiden ; enfin, la Trilogie des Mères, histoire de sorcières étalée sur 30 ans de production et inspirée par le Suspiria de Profundis de De Quincey. Un maître de la lumière succombant trop souvent à son goût immodéré du grotesque. Une œuvre dont la légitimité artistique est de plus en plus régulièrement contestée.
Aujourd’hui, à 77 ans, Argento sort son premier recueil de nouvelles d’horreur, sobrement intitulé Horror. Était-ce bien nécessaire ?
Horror est constitué de six textes de longueurs variables. « Une nuit aux Offices » se déroule dans le musée éponyme. Argento, à la première personne, y fait une visite nocturne de repérage et y est saisi par la violence trop longtemps contenue des fem-mes exposées, d’Artemisia « Holophern » Gentileschi à la Méduse du Caravage – un rappel en abyme de son propre Syndrome de Stendhal. Trop ou trop peu, au choix. « Rouge pourpre à la Biblioteca Angelica » rappelle un peu L’Oiseau au plumage de cristal. Voilà. « Villa Palagonia » entraîne le lecteur sur les traces d’un visiteur peureux de la célèbre Villa palermitaine des Monstres pour une histoire d’adultère, de meurtre et de fantômes. Convenue et prévisible. « Les Oubliettes de Merano » renoue avec l’ambiance de la Trilogie des Mères, quand un enfant citadin est placé chez une étrange nourrice. Peut-être la plus engageante par l’alternance froideur/moiteur qu’elle propose. « Alchimie macabre au château de Gilles », sur Gilles de Rais, les enfants, tout ça… Que peut-on écrire de neuf sur Gilles de Rais ? Une espèce de petit conte peu crédible à la Hansel et Gretel. Enfin, bouquet final, « Les Démons de Singa-pour », resort, terroristes sanguinaires, varans (!) salvateurs. Absolument grotesque.
Par-delà le détail de chaque texte, l’ensemble – écrit en collaboration (jusqu’à quel point ?) avec Pamela Ferlin – est vraiment mauvais. Textes poussifs et ennuyeux, vocabulaire limité ou répétitif (plus lu de « cantilène » que durant toute ma vie), monologues internes naïfs et pénibles, personnages et situations peu crédibles ou atrocement datés. On pourrait juste dire, ce qui serait déjà rédhibitoire, que, non content d’être souvent inférieur à une rédaction de collège, le recueil Horror est sop-horrifique. On ajoutera, pour la route, que décrivant de façon graphique un massacre terroriste sans oser, dans la nouvelle précédente, faire de même avec les nuits de Gilles de Rais, on est ici, en plus, dans de « L’horreur sans estomac ».
Éric JENTILE Première parution : 1/10/2019 dans Bifrost 96 Mise en ligne le : 13/11/2023