CRITIC
(Rennes, France), coll. La Petite Bibliothèque SF Date de parution : 17 février 2022 Dépôt légal : février 2022, Achevé d'imprimer : janvier 2022 Première édition Anthologie, 402 pages, catégorie / prix : 18,00 € ISBN : 978-2-37579-239-1 Format : 13,0 x 19,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
« La guerre, elle, continuait, encore et toujours, comme elle l’avait toujours fait »-
De tout temps et partout, de planète en planète et jusque dans l’immensité de l’espace, l’humanité a semé les graines des conflits à venir. Eugénisme amoral, héritage de haine, manipulations politiques, intérêts économiques ou simples erreurs de communication concourent à faire vaciller l’équilibre précaire entre guerre et paix.
Décédé en octobre 2020, P.-J. Hérault a bâti en presque quarante ans de carrière une œuvre considérable et emblématique. Épris d'humanisme, il a souvent abordé dans ses romans un sujet difficile et dont il a personnellement fait l'expérience : la guerre. Nous avons demandé aux neuf auteurs qui composent cette anthologie de s'emparer de ce thème afin de rendre le plus bel hommage possible à cet écrivain majeur de la science-fiction en France.
Après une préface érudite de Laurent Genefort, traversez les affres et l’absurdité de la guerre avec Emmanuel Delporte, Florestan De Moor, Jean Krug, Noëmie Lemos, Arnauld Pontier, Émilie Querbalec, Marine Sivan, Floriane Soulas et Ketty Steward.
1 - Laurent GENEFORT, Les Guerres et la Paix de P.-J., pages 11 à 27, préface 2 - Émilie QUERBALEC, L'Enfant d'Asturia, pages 31 à 69, nouvelle 3 - Jean KRUG, Le Mouvement des Comètes, pages 73 à 110, nouvelle 4 - Noëmie LEMOS, Désillusion, pages 115 à 159, nouvelle 5 - Arnauld PONTIER, L'Ultime combat, pages 163 à 185, nouvelle 6 - Floriane SOULAS, Souvenirs miroirs, pages 189 à 221, nouvelle 7 - Emmanuel DELPORTE, Contact !, pages 225 à 256, nouvelle 8 - Marine SIVAN, Ancre, pages 261 à 293, nouvelle 9 - Florestan DE MOOR, Nos armes dorment ailleurs, pages 297 à 339, nouvelle 10 - Ketty STEWARD, Interception, pages 343 à 383, nouvelle 11 - (non mentionné), L'Illustrateur, pages 396 à 397, biographie, illustré par Frédéric LE MARTELOT
Critiques
Après douze volumes de rééditions publiés par les éditions Critic depuis dix ans, on pensait avoir fait le tour de l’œuvre de P.-J. Hérault, à quelques fonds de tiroir près. Un préjugé que la parution de Régression vient contredire de belle manière. Initialement sorti chez Rivière Blanche en 2004, ce roman met en scène une civilisation médiévale et raciste, où les Livides imposent leur domination aux Tannés. Seule exception : le comtat libre de Darik, où les deux ethnies vivent en harmonie. Mais lorsque le récit commence, la cité est tombée et ses élites ont été massacrées. Unique survivant de sa famille, Roderick fuit désespérément, sans grand espoir d’échapper à ses poursuivants. Jusqu’à ce qu’il fasse une découverte qui va bouleverser non seulement sa propre vie, mais celle de tous ses contemporains… Démarré comme un roman de fantasy, Régression prend très vite une tournure SF qui le rapproche, par ses enjeux et la situation de son héros, de « Cal de Ter », la première et plus célèbre série de P.-J. Hérault. Roderick se trouve soudain doté de connaissances et de pouvoirs qui vont lui permettre non seulement de se venger, mais surtout de transformer radicalement la société dans son ensemble. Le romancier évite que son récit ne soit trop caricatural et linéaire en faisant de lui un personnage qui doute en permanence, à la fois de ses objectifs, mais aussi de sa capacité à les mener à bien. L’ensemble, s’il n’est pas toujours exempt d’une certaine naïveté, se lit comme un très chouette roman d’aventure teinté de réflexions politiques et historiques qui font écho au reste de l’œuvre de l’auteur.
Dans le même temps, comme elles l’avaient fait il y a deux ans avec Naufragés de l’espace(critique in Bifrost n°98), les éditions Critic proposent une anthologie de textes inspirés par les romans de P.-J. Hérault, et plus particulièrement consacrée à un thème au cœur de nombre de ses textes : la guerre et son absurdité. Ses récits sont racontés du point de vue d’individus contraints de se battre, mais ne sachant le plus souvent ni pourquoi (Noëmie Lemas, Arnauld Pontier), ni même contre qui (Florestan De Moor, Emmanuel Delporte), des individus qui se mettent à douter d’eux-mêmes (Floriane Soulas, Ketty Steward) ou qui voient ressurgir un passé de cauchemar dont ils espéraient être enfin débarrassés (émilie Querbalec, Marine Sivan). L’ensemble est plutôt réussi, quoiqu’un peu trop classique pour être vraiment enthousiasmant.