... Il enfourcha le chronoscaphe et enfonça le bouton vert en se demandant à quel endroit il allait échouer.

     Il eut d'abord un éblouissement tellement la lumière était incroyablement forte.

     Il se trouvait sur une plage. En face de lui s'élevait une impénétrable muraille de végétation.

     Quelque chose bougea dans la jungle et un ptérodactyle s'éleva en battant l'air chaud de ses ailes de cuir.

     Un cri sauvage domina un instant tous les autres bruits.

     — Par tous les diables ! s'écria Vance, abasourdi, elle m'a envoyé au crétacé.

     J'ignore tout à fait si les professionnels français de SF découvrent le genre au fur et à mesure de leurs romans ; en tout cas c'est ce qui semble se passer dans le cas de Dartal : il livre ici un mélange de La fin de l'éternité et de La Patrouille du Temps (respectivement d'Isaac Asimov et de Poul Anderson), une histoire en boucle fermée, où les patrouilleurs risquent d'avoir finalement raison, même si cela reste flou. Dartal, pour l'occasion, a quitté ses grands espaces galactiques qui voyaient évoluer des space-operas originaux ; il a préféré un Paris de l'an 1991, qui ne diffère en rien du nôtre (peut-être espère-t-il une réédition dans huit ans ?...), pas plus que le héros ne diffère de vous (j'habite Grenoble). Ces abandons successifs ne changent cependant rien au style de l'auteur, toujours aussi direct. Il peut s'agir d'une déviation fondamentale dans la carrière de Dartal ; en bien ou en mal, seul l'avenir pourra le dire, mais je t'en supplie, Dartal, arrête de lire de la SF !