Pour la première fois au cours de son histoire, l'homme vient de rencontrer un être différent de lui. Un contact est-il possible ?... Ici les notions de vie, de mort, d'intelligence, telles que nous les concevons, n'ont pas le même sens.

     Cette entité qui vit depuis des millions d'années a presque épuisé l'énergie de son soleil et elle aspire à s'en aller vers des régions plus riches en étoiles de première grandeur.

     En réalité, elle meurt de faim.

     Le colonel Gordon, en envoyant un petit groupe d'astronautes sur la planète où se trouve la créature, ne va-t-il pas déclencher un processus dangereux pour l'humanité ?

     Par sa rareté ainsi que par le choix de ses thèmes, Dartal possède beaucoup de points communs avec Jacques Hoven. Un petit livre par an (il est loin le temps où l'on affirmait que le Fleuve obligeait ses auteurs à pondre quatre bouquins dans l'année !), des amorces de séries auxquelles il n'a pas été donné suite, des thèmes très space-opera... On peut, je crois, résumer en un mot les livres de Dartal : l'aventure pour l'aventure. Ce roman commence comme un Bob Morane, avec ses deux héros Karl et Burk, mais il s'emballe rapidement et les personnages principaux changent ! On passe de deux jeunes lieutenants de la Flotte rebelle assez sympathiques à un couple formé par un contrebandier et son collègue extraterrestre, non moins sympathiques, puis à une espèce de monstre très van vogtien, jugez-en : « L'Entité amplifia lentement ses organes perceptifs. Cette fois, elle était intriguée, car elle n'avait plus affaire à des engins mécaniques comme ce satellite artificiel qu'elle devinait au loin. » De quoi être désarçonné ? Même pas, car si la vision change, l'écriture s'adapte en souplesse et suit parfaitement le mouvement. On pourrait qualifier de réussite ce roman s'il n'y avait ce point gênant qui est la frustration qu'on éprouve en émergeant d'un Dartal : quand donc se décidera-t-il à faire une série dans laquelle, au fil des titres, il puisse préciser sa pensée et son talent ?