Ils étaient trois.

     Storm le gladiateurs... Routard, le dômeur et Sylve, la fille au visage de Janus dissimulé sous un demi-masque d'ivoire.

     Ils furent exilés sur l'avant-poste, à des années lumière de la Terre, loin de Cité, la ville-planète aux moeurs étranges qui commandait à l'univers.

     Et leur arrivée allait déclencher l'Apocalypse...

     Depuis son entrée au Fleuve, Jean Mazarin fait des romans très courts, et ce dernier ne fait pas exception à la règle : des idées vite lancées, un rythme soutenu, des personnages juste esquissés qu'on propulse au premier rang avec la certitude qu'ils ne survivront pas à la confrontation avec la réalité. Le schéma est simple : deux personnages sont extraits de leur contexte douillet -. un champion de knife-ball et une candidate au titre de Miss-Cité, qui deviennent, après leur déchéance, un soldat et une prostituée de luxe. Deux créatures ballottées dans un monde qui n'est qu'un décor, vite peint en quelques scènes sans grand rapport les unes avec les autres et qui sont, plus que des nouvelles autonomes, autant d'actes de cette pièce de théâtre un peu absurde, un peu dérisoire. Tout ce qu'on peut reprocher à Jean Mazarin, c'est de dévoiler trop tôt le dénouement à ses lecteurs (le nom des « autochtones » en premier lieu : les « Rems », transparent comme l'eau du Rhône à la sortie de Pierrelatte). Quoiqu'il en soit, il s'agit d'un excellent roman d'aventures, comme tous ceux signés Jean Mazarin.