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Bienvenue sur Fumeterre

Jean MILLEMANN



CYLIBRIS , coll. Science-Fiction suivant dans la collection
Dépôt légal : septembre 1998
Première édition
140 pages, catégorie / prix : 89 FF
ISBN : 2-84358-014-5
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
Dans un futur indéterminé, une planète est mise en quarantaine par la "Confédération" : Fumeterre, ravagée par les pollutions, terrain d'expérimentation des conglomérats, et dont la drogue locale, le Jus, est au centre de toutes les préoccupations. Une planète dépotoir, avec ses radasses, ses anges déchus, ses mutants, ses cauchemars, et ses espoirs...
Critiques
     « Parfois on utilise ces techs déchus pour stabiliser la dérive onirique d'un symbiote dont l'âme, peu à peu, s'est effilochée sous le pillage quotidien des fantasmes que le mutant a dérobés pour faire décoller les consommateurs de jus. Luke était l'un de ces techs tombés des hauteurs de Right White dans le caniveau de Red Hot. Tant bien que mal, il avait appris à rire quand les gangs écorchaient vivante une radasse, quand les bikes explosaient dans l'interzone, quand les tribus de Black Knight passaient en déchaînant la misère dans leur sillage. »
     Telle est Fumeterre, planète poubelle ravagée par la pollution et les pluies acides, où les cadres de la ChemInc côtoient les zonards des bas quartiers, les drogués, les mutants. En onze nouvelles cyberpunks, la plupart très courtes, Jean Millemann brosse un tableau sans concession d'un monde caniveau, ses rades et ses ruelles, ses histoires de violence, d'amour et de désespoir. À quelques exceptions près (Night Corpse et Suzy MacGee, deux nouvelles cyberpunk pur jus avec implants cybernétiques et conglomérats aux agissements douteux), on trouvera moins dans ce recueil de véritables intrigues que des tranches de vie et de mort. C'est d'ailleurs le principal reproche que je ferai à Bienvenue sur Fumeterre : privilégiant la forme au fond, plusieurs récits tiennent du simple exercice de style, notamment les trois derniers (il manque d'ailleurs au recueil la fin en apothéose que mérite l'univers fascinant de Fumeterre).
     Le style, justement : il est à l'image de Fumeterre et de ses habitants ; violent, nerveux, désespéré, il ne laisse pas le lecteur indemne, et chaque page se lit avec un rare plaisir. Un gros travail a été effectué sur les néologismes et sur le langage ; un travail formel qui est d'ailleurs loin d'être étranger à la réussite des décors et des personnages 1.

Notes :

1. Cette chronique est également parue dans le no 18 (sept. 2000) de Dragon & Microchips

Philippe HEURTEL (site web)
Première parution : 1/7/1999 Slash Papivore 3
Mise en ligne le : 21/10/2003


Fumeterre, la nuit, c'est pas un endroit où l'on aime traîner, oh non!

Cette phrase, a priori peu engageante, ouvre l'un des recueils les plus homogènes et intéressants que j'ai lu ces dernières années.
     Homogène, car chaque nouvelle est un aspect différent d'un même monde, et semble une longue séquence filmée en caméra subjective (le narrateur changeant), sur un fond sonore qui donne son rythme au texte, ainsi que l'indiquent les titres : Night Corpse (twist), Les anges déchus (ballade), Suzy MacGee (rock'n roll, boys, rock'n roll !!!), etc....
     On a ainsi davantage l'impression de lire un roman "éclaté" dont chaque nouvelle serait un chapître, permettant de découvrir par bribes l'univers de Fumeterre, et dont certains passages ne seraient éclairés que par ce qui est au centre d'une nouvelle antérieure ou ultérieure.
     L'intérêt réside d'abord, et probablement avant tout, dans une écriture dense, sombre, tourmentée, avec un vocabulaire souvent familier, voire argotique, mais sans être hérmétique, et donc jamais rebutante.
     L'ambiance est également envoûtante, très proche de l'univers "cyberpunk" et l'on évoque bien sûr William Gibson en lisant ces histoires de "Capers" (CAblés PERmanents), de samouraïs, de drogues, ou de puces Yaku... Jean Millemann parvient à à rendre palpable cet univers glauque et poisseux qui s'insinue en nous, et qui fait penser que notre bonne vieille Terre bien propre n'est pas peut-être pas si loin de devenir Fumeterre.
     La forme "nouvelles" se prête particulièrement bien à cet univers, car il s'agit d'une lecture exigeante, et chaque fin permet de marquer une pause, de reprendre son souffle avant de replonger, sans entraîner de lassitude.
     Enfin, si les intrigues ne sont pas le plus remarquable de ce recueil, elles demeurent toutefois intéressantes et bien menées. Jean Millemann s'intéresse davantage à ses ambiances et à ses personnages, pour lesquels on devine une grande tendresse, mais cela ne l'empêche pas de nous en dire assez pour lever le voile sur des intrigues que l'on devine plus complexes et dont nous n'aurons que quelques éléments. Chaque chute est une fin, parfois une mort, mais la nouvelle n'est pas fermée pour autant et l'on sent que l'univers continue à évoluer.
     En bref, un livre original et passionnant, probablement difficile et déroutant pour un lecteur inattentif, mais enthousiasmant pour celui qui aime être surpris.

A noter que ce livre n'es pas disponible en librairie, mais à commander sur le site www.editions-cylibris.fr. Signalons que malgré ce mode de distribution original, la présentation est tout-à-fait soignée et similaire à un livre de librairie.

Pascal PATOZ (lui écrire)
nooSFere

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