...CAR RIEN N'A D'IMPORTANCE
(Perpignan, France), coll. Cacahouettes n° 1 Dépôt légal : août 1989 Première édition Recueil de nouvelles, 144 pages, catégorie / prix : 54 F ISBN : 2-87795-002-6 Format : 11,6 x 11,5 cm✅
Ce recueil reprend des textes publiés dans "Tu m'aimes ?" (1976, Atelier du Gué) et dans différents journaux.
1 - Exergue, pages 5 à 5, nouvelle 2 - Ivres de lui, pages 6 à 7, nouvelle 3 - C.H.Z., pages 8 à 9, nouvelle 4 - La Puce à l'oreille, pages 10 à 10, nouvelle 5 - Des nouvelles de l'hôpital, pages 11 à 11, nouvelle 6 - K.L., pages 12 à 12, nouvelle 7 - Les Vrais amis, pages 13 à 13, nouvelle 8 - Psy, pages 14 à 14, nouvelle 9 - Le Metteur en scène, pages 15 à 15, nouvelle 10 - Les Gens du cirque, pages 16 à 17, nouvelle 11 - Le Jaloux, pages 18 à 19, nouvelle 12 - Les Vieux aimés, pages 20 à 20, nouvelle 13 - La Faim, pages 21 à 21, nouvelle 14 - Les Lundis matin, pages 22 à 23, nouvelle 15 - La Vierge, pages 24 à 25, nouvelle 16 - Des gens tristes dans un petit théâtre, pages 26 à 27, nouvelle 17 - Le Grand congrès, pages 28 à 29, nouvelle 18 - La Prise du pouvoir de Bastidin Gangeou, pages 30 à 31, nouvelle 19 - La Sainte, pages 32 à 33, nouvelle 20 - Le Couple, pages 34 à 34, nouvelle 21 - Contrat de mariage, pages 35 à 35, nouvelle 22 - Le Pari, pages 36 à 37, nouvelle 23 - Pour une politique du suicide, pages 38 à 38, nouvelle 24 - Pan !, pages 39 à 39, nouvelle 25 - Pardon, pages 40 à 40, nouvelle 26 - La Rue de celle que l'on aime, pages 41 à 41, nouvelle 27 - La Visite, pages 42 à 42, nouvelle 28 - L'Amour, pages 43 à 43, nouvelle 29 - Le Vieux maso, pages 44 à 44, nouvelle 30 - La Nuit des sabotiers, pages 45 à 47, nouvelle 31 - L'Envahisseur, pages 48 à 48, nouvelle 32 - Bruges, pages 49 à 49, nouvelle 33 - Une vilaine journée, pages 50 à 50, nouvelle 34 - Le Pauvre magicien, pages 51 à 51, nouvelle 35 - La Cruauté, pages 52 à 52, nouvelle 36 - No'a, pages 53 à 53, nouvelle 37 - La Partouze, pages 54 à 54, nouvelle 38 - La Collégiale, pages 55 à 55, nouvelle 39 - L'Ennemi, pages 56 à 57, nouvelle 40 - Les Pauvres, pages 58 à 58, nouvelle 41 - La Fin du monde, pages 59 à 59, nouvelle 42 - Le Ménage, pages 60 à 60, nouvelle 43 - La Disparition par le plâtre, pages 61 à 61, nouvelle 44 - La Femme retour de guerre, pages 62 à 63, nouvelle 45 - L'Homme, pages 64 à 64, nouvelle 46 - Le Volontaire, pages 65 à 65, nouvelle 47 - Origines, pages 66 à 66, nouvelle 48 - Le Sous marin, pages 67 à 67, nouvelle 49 - Le Métro, pages 68 à 69, nouvelle 50 - Le Premier cosmonaute français, pages 70 à 70, nouvelle 51 - Histoire explicative, pages 71 à 71, nouvelle 52 - L'Arc-en-ciel, pages 72 à 73, nouvelle 53 - Le Potage, pages 74 à 74, nouvelle 54 - Marie dout' de rien, pages 75 à 75, nouvelle 55 - Le Rire, pages 76 à 76, nouvelle 56 - Saint-Malo, pages 77 à 77, nouvelle 57 - Le Paradis, pages 78 à 78, nouvelle 58 - La Femme honnête, pages 79 à 79, nouvelle 59 - Les Artisans du bonheur, pages 80 à 80, nouvelle 60 - Le Poker des poupées, pages 81 à 81, nouvelle 61 - Les Théâtreux, pages 82 à 82, nouvelle 62 - Je vous souhaite, pages 83 à 83, nouvelle 63 - La Logique, pages 84 à 84, nouvelle 64 - La Grande époque, pages 85 à 85, nouvelle 65 - Avis de tempête, pages 86 à 86, nouvelle 66 - La Vie coupable, pages 87 à 87, nouvelle 67 - Les Embouteillages, pages 88 à 90, nouvelle 68 - Célibataires, pages 91 à 91, nouvelle 69 - Les Martiens, pages 92 à 92, nouvelle 70 - Le Chien, pages 93 à 93, nouvelle 71 - Les Rendez-vous manqués, pages 94 à 96, nouvelle 72 - L'Amiral, pages 97 à 97, nouvelle 73 - Rêve anglais, pages 98 à 98, nouvelle 74 - Concert, pages 99 à 99, nouvelle 75 - La Douane, pages 100 à 100, nouvelle 76 - Sexe, pages 101 à 101, nouvelle 77 - L'Arrachement, pages 102 à 102, nouvelle 78 - Devenu riche, pages 103 à 103, nouvelle 79 - Le Pays relatif, pages 104 à 105, nouvelle 80 - Un homme prudent, pages 106 à 106, nouvelle 81 - Que fait la police ?, pages 107 à 107, nouvelle 82 - Trois petites histoires... ...de la terre et du ciel, pages 108 à 110, nouvelle 83 - La Plus belle femme du monde, pages 111 à 111, nouvelle 84 - Le Cheval, pages 112 à 112, nouvelle 85 - Jour, pages 113 à 113, nouvelle 86 - Le Misérable, pages 114 à 114, nouvelle 87 - Encore moi, pages 115 à 115, nouvelle 88 - Mon séjour chez les Dieux, pages 116 à 116, nouvelle 89 - Contrastes, pages 117 à 117, nouvelle 90 - L'Écrivain, pages 118 à 118, nouvelle 91 - La Toux, pages 119 à 119, nouvelle 92 - L'Aube, pages 120 à 120, nouvelle 93 - L'Enfant rêveur, pages 121 à 121, nouvelle 94 - La Femme du colonel, pages 122 à 123, nouvelle 95 - La Leçon, pages 124 à 124, nouvelle 96 - Découverte, pages 126 à 127, nouvelle 97 - Drame sur le campus, pages 128 à 128, nouvelle 98 - Après le déjeuner, pages 129 à 129, nouvelle 99 - Les Dictateurs, pages 130 à 130, nouvelle 100 - Le Bateau à aubes, pages 131 à 133, nouvelle 101 - Le Futur, pages 134 à 134, nouvelle 102 - Le Sommeil, pages 135 à 135, nouvelle 103 - Le Voisin du président, pages 136 à 137, nouvelle 104 - Norbert le sculpteur, pages 138 à 138, nouvelle 105 - Les Fabricants d'éternité, pages 139 à 139, nouvelle
Critiques
Le pilote d'un char d'assaut ultramoderne vole son engin de mort et se lance à la poursuite de la femme qu'il aime et qui ne l'aime plus. La traque impitoyable de Jab se termine mal, très mal. Par l'apocalypse : « Jab est mort, mais avant de mourir, il a tout modifié. Sur la plaine, il a posé des Hymalayas de crème fraîche. Il a fait se lever le soleil. Il a arrêté toutes les pendules ». Point final de la novella de 70 pages qui donne son titre au recueil que Cousin vient de publier en « Présence du futur ». Et qui est superbe. Une apocalypse nucléaire décrite ainsi, en trois lignes définitives et poétiques, il faut le faire. Et Cousin l'a fait, avec son style à lui, au service d'une histoire, une vraie : les néo-formalistes peuvent en prendre de la graine, la bonne graine de la littérature.
«Si vous aviez un peu de probité, un peu d'audace, un peu de passion, si vous aviez un tant soit peu de vous-même, vous achèteriez la ruelle de celle que vous aimez. Si vous aviez ce minimum de fierté, vous pourriez faire murer tout autre fenêtre que la sienne, détourner les bus, les voitures et les passants, si vous aviez quelque opiniâtreté. Et dans la rue déserte, vous tireriez un piano sous ses volets.
Et vous joueriez. Dans la rue déserte. Car elle aurait déménagé la veille, sans que vous le sachiez ».
Cela s'appelle La rue de celle que l'on aime. Ce n'est pas un extrait de nouvelle, c'est la nouvelle en entier, une toute petite nouvelle que je n'appellerais surtout pas une « short-short », pas plus qu'un « slip-slip ». On la trouve dans un autre recueil de Cousin sorti en même temps que La solution du fou : Les destins minuscules, qui contient une centaine de tout petits textes (certains font deux lignes), a été tiré en tout petit tirage (500 exemplaires) par un tout petit (et tout nouveau, et très courageux, et fabuleusement original) éditeur de Perpignan. Les destins minuscules est consacré à ce qu'on appelle d'ordinaire, pudiquement, parfois honteusement, des « textes de jeunesse ». Seulement en ce qui concerne Cousin, il n'y a pas de honte à avoir, et pas non plus de pudeur : La solution du fou et La rue... sont de la même plume, exactement la même, qui joue avec les pleins et les déliés, la souplesse des mots, la différence des encres de couleurs. Le même talent fou, la même maturité fraîche, à quinze ans d'écart.
Et les mêmes thèmes, le même thème plutôt, qui sous-tend en filigrane toute l'œuvre de Cousin : l'amour, que le temps lamine. Le temps, c'est à dire des événements, c'est à dire la guerre, la vieillesse, la fatigue... Dans La romance de Jeanne (Denoël), un homme fait tout pour sauver une fille d'une planète-prison. Mais c'est pour la tuer : c'était un tueur à gage. Dommage : il l'aimait. Et il aura désormais le temps de se haïr. « Jusqu'à la fin de son temps. Il n'avait pas besoin de faire le calcul : c'était encore loin. Les tueurs ont une santé de fer ». Encore un point final en forme de point d'orgue moulé dans un bien beau métal. Certes, pourra-t-on dire, il n'est pas rigolo, Cousin. Que penser par exemple de Soit la bienvenue, Angèle (même recueil), où un couple fait le voyage à Rio de Janeiro pour assister au « Mundial », et où l'épouse, brésilienne exilée parce qu'ancienne militante de gauche, est torturée chaque après-midi alors que son époux assiste aux matches sans se douter de rien ? Fin d'un amour laminé par une apocalypse rampante, là encore. Et vision définitive, d'un noir d'encre de seiche, de la lâcheté quotidienne... Mais ce noir-là est bourré de couleurs secrètes : Cousin n'est pas un désespéré larmoyant, il a le désespoir féroce et beau, grinçant comme... « Moi ? Moi, je grinçais toute la nuit dans le théâtre désert : j'avais un rôle de longue durée, c'est dur de grincer quand on est gavé ».
Celle-là aussi vous la trouverez dans Les destins... Mais je ne vous dis pas où ni quand, il n'y a pas de raison qu'on vous mâche tout le boulot. Quand même, pour vous procurer ce délicieux petit bouquin carré, 140 pages format 11 x 11, il faudra vous remuer un peu. Et le commander à « ... Car rien n'a d'importance » (éditions), 44 bd. Jean-Bourrat, 66000/Perpignan, pour la somme modique de 54 F. Après, vous pourrez mourir heureux.