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Les Destins minuscules

Philippe COUSIN



...CAR RIEN N'A D'IMPORTANCE (Perpignan, France), coll. Cacahouettes n° 1 suivant dans la collection
Dépôt légal : août 1989
Première édition
Recueil de nouvelles, 144 pages, catégorie / prix : 54 F
ISBN : 2-87795-002-6
Format : 11,6 x 11,5 cm

Ce recueil reprend des textes publiés dans "Tu m'aimes ?" (1976, Atelier du Gué) et dans différents journaux.


Pas de texte sur la quatrième de couverture.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Exergue, pages 5 à 5, nouvelle
2 - Ivres de lui, pages 6 à 7, nouvelle
3 - C.H.Z., pages 8 à 9, nouvelle
4 - La Puce à l'oreille, pages 10 à 10, nouvelle
5 - Des nouvelles de l'hôpital, pages 11 à 11, nouvelle
6 - K.L., pages 12 à 12, nouvelle
7 - Les Vrais amis, pages 13 à 13, nouvelle
8 - Psy, pages 14 à 14, nouvelle
9 - Le Metteur en scène, pages 15 à 15, nouvelle
10 - Les Gens du cirque, pages 16 à 17, nouvelle
11 - Le Jaloux, pages 18 à 19, nouvelle
12 - Les Vieux aimés, pages 20 à 20, nouvelle
13 - La Faim, pages 21 à 21, nouvelle
14 - Les Lundis matin, pages 22 à 23, nouvelle
15 - La Vierge, pages 24 à 25, nouvelle
16 - Des gens tristes dans un petit théâtre, pages 26 à 27, nouvelle
17 - Le Grand congrès, pages 28 à 29, nouvelle
18 - La Prise du pouvoir de Bastidin Gangeou, pages 30 à 31, nouvelle
19 - La Sainte, pages 32 à 33, nouvelle
20 - Le Couple, pages 34 à 34, nouvelle
21 - Contrat de mariage, pages 35 à 35, nouvelle
22 - Le Pari, pages 36 à 37, nouvelle
23 - Pour une politique du suicide, pages 38 à 38, nouvelle
24 - Pan !, pages 39 à 39, nouvelle
25 - Pardon, pages 40 à 40, nouvelle
26 - La Rue de celle que l'on aime, pages 41 à 41, nouvelle
27 - La Visite, pages 42 à 42, nouvelle
28 - L'Amour, pages 43 à 43, nouvelle
29 - Le Vieux maso, pages 44 à 44, nouvelle
30 - La Nuit des sabotiers, pages 45 à 47, nouvelle
31 - L'Envahisseur, pages 48 à 48, nouvelle
32 - Bruges, pages 49 à 49, nouvelle
33 - Une vilaine journée, pages 50 à 50, nouvelle
34 - Le Pauvre magicien, pages 51 à 51, nouvelle
35 - La Cruauté, pages 52 à 52, nouvelle
36 - No'a, pages 53 à 53, nouvelle
37 - La Partouze, pages 54 à 54, nouvelle
38 - La Collégiale, pages 55 à 55, nouvelle
39 - L'Ennemi, pages 56 à 57, nouvelle
40 - Les Pauvres, pages 58 à 58, nouvelle
41 - La Fin du monde, pages 59 à 59, nouvelle
42 - Le Ménage, pages 60 à 60, nouvelle
43 - La Disparition par le plâtre, pages 61 à 61, nouvelle
44 - La Femme retour de guerre, pages 62 à 63, nouvelle
45 - L'Homme, pages 64 à 64, nouvelle
46 - Le Volontaire, pages 65 à 65, nouvelle
47 - Origines, pages 66 à 66, nouvelle
48 - Le Sous marin, pages 67 à 67, nouvelle
49 - Le Métro, pages 68 à 69, nouvelle
50 - Le Premier cosmonaute français, pages 70 à 70, nouvelle
51 - Histoire explicative, pages 71 à 71, nouvelle
52 - L'Arc-en-ciel, pages 72 à 73, nouvelle
53 - Le Potage, pages 74 à 74, nouvelle
54 - Marie dout' de rien, pages 75 à 75, nouvelle
55 - Le Rire, pages 76 à 76, nouvelle
56 - Saint-Malo, pages 77 à 77, nouvelle
57 - Le Paradis, pages 78 à 78, nouvelle
58 - La Femme honnête, pages 79 à 79, nouvelle
59 - Les Artisans du bonheur, pages 80 à 80, nouvelle
60 - Le Poker des poupées, pages 81 à 81, nouvelle
61 - Les Théâtreux, pages 82 à 82, nouvelle
62 - Je vous souhaite, pages 83 à 83, nouvelle
63 - La Logique, pages 84 à 84, nouvelle
64 - La Grande époque, pages 85 à 85, nouvelle
65 - Avis de tempête, pages 86 à 86, nouvelle
66 - La Vie coupable, pages 87 à 87, nouvelle
67 - Les Embouteillages, pages 88 à 90, nouvelle
68 - Célibataires, pages 91 à 91, nouvelle
69 - Les Martiens, pages 92 à 92, nouvelle
70 - Le Chien, pages 93 à 93, nouvelle
71 - Les Rendez-vous manqués, pages 94 à 96, nouvelle
72 - L'Amiral, pages 97 à 97, nouvelle
73 - Rêve anglais, pages 98 à 98, nouvelle
74 - Concert, pages 99 à 99, nouvelle
75 - La Douane, pages 100 à 100, nouvelle
76 - Sexe, pages 101 à 101, nouvelle
77 - L'Arrachement, pages 102 à 102, nouvelle
78 - Devenu riche, pages 103 à 103, nouvelle
79 - Le Pays relatif, pages 104 à 105, nouvelle
80 - Un homme prudent, pages 106 à 106, nouvelle
81 - Que fait la police ?, pages 107 à 107, nouvelle
82 - Trois petites histoires... ...de la terre et du ciel, pages 108 à 110, nouvelle
83 - La Plus belle femme du monde, pages 111 à 111, nouvelle
84 - Le Cheval, pages 112 à 112, nouvelle
85 - Jour, pages 113 à 113, nouvelle
86 - Le Misérable, pages 114 à 114, nouvelle
87 - Encore moi, pages 115 à 115, nouvelle
88 - Mon séjour chez les Dieux, pages 116 à 116, nouvelle
89 - Contrastes, pages 117 à 117, nouvelle
90 - L'Écrivain, pages 118 à 118, nouvelle
91 - La Toux, pages 119 à 119, nouvelle
92 - L'Aube, pages 120 à 120, nouvelle
93 - L'Enfant rêveur, pages 121 à 121, nouvelle
94 - La Femme du colonel, pages 122 à 123, nouvelle
95 - La Leçon, pages 124 à 124, nouvelle
96 - Découverte, pages 126 à 127, nouvelle
97 - Drame sur le campus, pages 128 à 128, nouvelle
98 - Après le déjeuner, pages 129 à 129, nouvelle
99 - Les Dictateurs, pages 130 à 130, nouvelle
100 - Le Bateau à aubes, pages 131 à 133, nouvelle
101 - Le Futur, pages 134 à 134, nouvelle
102 - Le Sommeil, pages 135 à 135, nouvelle
103 - Le Voisin du président, pages 136 à 137, nouvelle
104 - Norbert le sculpteur, pages 138 à 138, nouvelle
105 - Les Fabricants d'éternité, pages 139 à 139, nouvelle
Critiques
     Le pilote d'un char d'assaut ultramoderne vole son engin de mort et se lance à la poursuite de la femme qu'il aime et qui ne l'aime plus. La traque impitoyable de Jab se termine mal, très mal. Par l'apocalypse : « Jab est mort, mais avant de mourir, il a tout modifié. Sur la plaine, il a posé des Hymalayas de crème fraîche. Il a fait se lever le soleil. Il a arrêté toutes les pendules ». Point final de la novella de 70 pages qui donne son titre au recueil que Cousin vient de publier en « Présence du futur ». Et qui est superbe. Une apocalypse nucléaire décrite ainsi, en trois lignes définitives et poétiques, il faut le faire. Et Cousin l'a fait, avec son style à lui, au service d'une histoire, une vraie : les néo-formalistes peuvent en prendre de la graine, la bonne graine de la littérature.
     «Si vous aviez un peu de probité, un peu d'audace, un peu de passion, si vous aviez un tant soit peu de vous-même, vous achèteriez la ruelle de celle que vous aimez. Si vous aviez ce minimum de fierté, vous pourriez faire murer tout autre fenêtre que la sienne, détourner les bus, les voitures et les passants, si vous aviez quelque opiniâtreté. Et dans la rue déserte, vous tireriez un piano sous ses volets.
     Et vous joueriez. Dans la rue déserte. Car elle aurait déménagé la veille, sans que vous le sachiez ».
     Cela s'appelle La rue de celle que l'on aime. Ce n'est pas un extrait de nouvelle, c'est la nouvelle en entier, une toute petite nouvelle que je n'appellerais surtout pas une « short-short », pas plus qu'un « slip-slip ». On la trouve dans un autre recueil de Cousin sorti en même temps que La solution du fou : Les destins minuscules, qui contient une centaine de tout petits textes (certains font deux lignes), a été tiré en tout petit tirage (500 exemplaires) par un tout petit (et tout nouveau, et très courageux, et fabuleusement original) éditeur de Perpignan. Les destins minuscules est consacré à ce qu'on appelle d'ordinaire, pudiquement, parfois honteusement, des « textes de jeunesse ». Seulement en ce qui concerne Cousin, il n'y a pas de honte à avoir, et pas non plus de pudeur : La solution du fou et La rue... sont de la même plume, exactement la même, qui joue avec les pleins et les déliés, la souplesse des mots, la différence des encres de couleurs. Le même talent fou, la même maturité fraîche, à quinze ans d'écart.
     Et les mêmes thèmes, le même thème plutôt, qui sous-tend en filigrane toute l'œuvre de Cousin : l'amour, que le temps lamine. Le temps, c'est à dire des événements, c'est à dire la guerre, la vieillesse, la fatigue... Dans La romance de Jeanne (Denoël), un homme fait tout pour sauver une fille d'une planète-prison. Mais c'est pour la tuer : c'était un tueur à gage. Dommage : il l'aimait. Et il aura désormais le temps de se haïr. « Jusqu'à la fin de son temps. Il n'avait pas besoin de faire le calcul : c'était encore loin. Les tueurs ont une santé de fer ». Encore un point final en forme de point d'orgue moulé dans un bien beau métal. Certes, pourra-t-on dire, il n'est pas rigolo, Cousin. Que penser par exemple de Soit la bienvenue, Angèle (même recueil), où un couple fait le voyage à Rio de Janeiro pour assister au « Mundial », et où l'épouse, brésilienne exilée parce qu'ancienne militante de gauche, est torturée chaque après-midi alors que son époux assiste aux matches sans se douter de rien ? Fin d'un amour laminé par une apocalypse rampante, là encore. Et vision définitive, d'un noir d'encre de seiche, de la lâcheté quotidienne... Mais ce noir-là est bourré de couleurs secrètes : Cousin n'est pas un désespéré larmoyant, il a le désespoir féroce et beau, grinçant comme... « Moi ? Moi, je grinçais toute la nuit dans le théâtre désert : j'avais un rôle de longue durée, c'est dur de grincer quand on est gavé ».
     Celle-là aussi vous la trouverez dans Les destins... Mais je ne vous dis pas où ni quand, il n'y a pas de raison qu'on vous mâche tout le boulot. Quand même, pour vous procurer ce délicieux petit bouquin carré, 140 pages format 11 x 11, il faudra vous remuer un peu. Et le commander à « ... Car rien n'a d'importance » (éditions), 44 bd. Jean-Bourrat, 66000/Perpignan, pour la somme modique de 54 F. Après, vous pourrez mourir heureux.

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/2/1990 dans Fiction 412
Mise en ligne le : 6/10/2003

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