Ian WATSON Titre original : The Jonah Kit, 1975 Première parution : Gollancz, mai 1975ISFDB Traduction de Mimi PERRIN Illustration de (non mentionné)
CALMANN-LÉVY
(Paris, France), coll. Dimensions SF Dépôt légal : 3ème trimestre 1976, Achevé d'imprimer : 25 août 1976 Première édition Roman, 248 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-7021-0149-6 Format : 14,0 x 21,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Les « Pas du Créateur » s'éloignent et nous n'en percevons plus qu'un faible écho. L'univers que nous habitons n'est donc rien d'autre qu'un pseudo-cosmos, l'empreinte d'un monde depuis longtemps disparu.
Telle est la découverte terrifiante que le physicien américain Paul Hammond, Prix Nobel, vient de faire à partir d'observations réalisées à l'aide d'un radiotélescope géant installé au Mexique.
Au même moment, un garçon âgé de six ans demande l'asile politique au Japon. Il vient de Russie et possède l'esprit d'un cosmonaute soviétique supposé mort depuis plusieurs années.
Rien ne semble lier ces deux événements. Pourtant, ils vont déclencher dans le monde une crise sans précédent. L'humanité brutalement privée d'avenir trouvera-t-elle une nouvelle chance grâce à la création du « modèle Jonas » ? C'est en effet des océans que viendra la réponse. Elle sera bouleversante.
Ici, comme dans L'enchâssement (Prix Apollo 1975), Ian Watson s'interroge sur les limites de notre connaissance de l'univers, sans s'éloigner de la réalité immédiate.
Critiques
Comme dans l'Enchâssementqui avait à juste titre obtenu le prix Apollo 1975, lan Watson part ici de problèmes d'actualité (espionnage électronique, austérité, et surtout décimation des cétacés d'une part, et d'autre part tentatives pour communiquer avec eux, soit en vue de les comprendre, soit plus cyniquement de les utiliser — thème déjà traité par Léo Szilard et, plus près de nous, par Robert Merle, et qui est parallèle à celui de l'Amazonie dans le roman précédent), sur lesquels il extrapole hardiment afin d'exprimer ses préoccupations personnelles (essentiellement l'esprit à l'étroit dans le cerveau qu'il habite, ici ceux d'un bébé, d'un enfant et d'un cétacé ; et la communication par divers langages : ceux que l'auteur connaît, le russe et le japonais à côté de l'anglais, ainsi que le langage de sifflements des Indiens ; ceux qui commencent à être étudiés, les « clics » des cétacés ; et ceux qui nous viendront peut-être un jour de l'espace — là encore parallélisme avec l'enfant-cobaye et les langages enchâssés du précédent roman). Cependant, il me semble personnellement que, si sa philosophie du langage, nourrie de Wittgenstein, est très forte, Watson devient obscur et contestable quand il se lance dans la métaphysique (quand je voudrai savoir si Dieu s'occupe ou non du monde, ce n'est pas à un astronome que j'irai le demander, car ce faisant je préjugerais de la réponse en niant la transcendance, sans laquelle Dieu n'est pas Dieu, nom de Dieu !). Et, du point de vue littéraire, si les personnages de Watson sont toujours aussi variés, riches et humains, les fils de l'intrigue, partis une fois encore d'horizons très éloignés, me semblent moins bien assemblés ; de la fin, aussi tragique, oserai-je dire qu'elle est un peu... en queue de poisson ?