Quatrième de couverture
A l'est de l'Est, au Nord du Nord, au Sud du Sud, à l'Ouest de l'Ouest, le spectacle était le même.
Une espèce de grande désolation.
La planète n'était rien d'autre qu'une terre brûlée. Les autoroutes ne menaient plus nulle part. Les océans avaient pris de la consistance ; ils étaient comme gélifiés.
C'était le temps de l'après...
La belle évolution, controlée et quasi parfaite de la génération scientifique et technologique d'hier, avait fini par sombrer.
Et l'Homme, qui avait toujours été un loup pour ses congénères, avait rapidement recouvré ses facultées engourdies, ses instincts de mort.
C'était le temps de la férocité, de la violence.
Le temps des Exécuteurs.
Critiques
Il est des auteurs qui apparaissent de temps à autre au Fleuve Noir, avec un métier sûr. On a en tête les noms de Gilles Thomas et de Frank Dartal, ou plus récemment de Christopher Stork. Budy Matieson est à ajouter à cette liste. Il nous convie avec ce premier roman à une série appelée Chroniques du retour sauvage, qui n'est pas sans similitudes avec la série L'autoroute sauvage, due à Gilles Thomas. Le choix du décor d'abord : « Une espèce de grande désolation. La planète n'était plus rien d'autre qu'une vaste terre brûlée ». Celui du personnage principal ensuite : un orphelin un peu mutant sauvé d'un massacre par un vieil assassin professionnel, et qui embrasse le métier de son tuteur. On trouve des ressemblances avec le roman de Thomas jusque dans les conseils du vieux à son élève : « Ne fixe jamais les braises surtout ! Si quelqu'un venait à te surprendre par l'arrière, tes yeux d'abord éblouis puis confrontés à l'obscurité ne pourraient situer immédiatement l'adversaire ! » C'était sûr : tôt ou tard Thomas allait susciter des émules. Mais ici l'élève se situe d'emblée au niveau du maître (si l'on peut employer le masculin en parlant de Gilles Thomas/Julia Verlanger). Son style est sec, haché, précis, sans concession ; l'histoire est mieux bâtie que chez Thomas, se refermant en une boucle plutôt que de s'achever en hyperbole. Qu'ajouter de plus, sinon que voici une nouvelle série au Fleuve Noir (qui décidément n'en manque pas en moment), qu'elle est de bon aloi, et qu'on attend la suite avec impatience ? Jean-Pierre VERNAY Première parution : 1/11/1980 dans Fiction 313 Mise en ligne le : 28/11/2008
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