Quatrième de couverture
Frédéric, étendu sur le lit, enchaîné comme un forçat, s'agita mais ne répondit pas. Il était décomposé..., se sentait dissocié, dispersé, étranger à lui même ; il sentait la folie, toucher son cerveau de ses doigts de glace... — Il ne s'est rien passé ? arriva-t-il à balbutier. — Non, mais je vous conseille de ne pas vous tromper sur mes intentions... Vous n'êtes pas loin de la phase II, maintenant...
Critiques
Dès la première phrase, on y est : un train fonce sur une voie « hallucinante de symétrie ». Cette symétrie inusitée est la clé du système Clauzel : un panthéisme à rebours où tout est infernal, une sémantique de l'inquiétude où chaque signifiant est lesté d'un signifié à vous faire verdir de peur. Les questions, les chutes de cul de chapitre, les italiques, les points de suspension, font aussi partie de cette charpente clauzelienne, où le contenant tente de faire office de contenu. Car de quoi s'agit-il ? D'une supra-intelligence d'un autre galaxie (dite de Satan) qui veut détruire la Terre, celle-ci représentant une menace cosmique, bien sûr. Mais, comme dans les mauvais romans policiers, l'auteur cache jusqu'au bout à son lecteur de quoi il s'agit, et de quoi son héros est porteur. Cette occultation fait office de suspense — à quoi s'ajoutent d'autres facilités, comme de faire sortir une frêle jeune fille d'une base ultra-secrète de l'armée. Le comble est atteint page 165, alors que la Terre est en décomposition totale (et ses habitants — littéralement — aussi), et qu'un personnage a cette réplique inoubliable : « Mais que fait la police ? » Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web) Première parution : 1/12/1983 dans Fiction 346 Mise en ligne le : 10/5/2002
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