Il est des amitiés plus fortes que l'amour et des amours plus violentes que l'amitié. Lorsque amour et amitié se conjuguent au point de devenir indiscernables de ceux mêmes qui en bénéficient, ils prennent nom de fraternité.

     Entre ceux qui se reconnaissent soeurs et frères sans le lien parental qui dresse les interdits, tout se donne librement, la chair, la foi, le sang, les larmes et la vie même... et bien sûr, rien, jamais, ne se reprend.

     Bien disparates, ces « Chroniques des temps à venir » en effet, nous avons eu droit à la série de quatre romans qui débutait par L'ombre dans la vallée et dont le dernier s'intitule La révolte des boudragues, SF écologiste, truculente ; puis il y eut Safari pour un virus et Deux souris pour un Concorde, de la SF à court terme beaucoup moins intéressante ; et enfin nous avons Les volcans de Mars et ce Lacunes dans l'espace, dont on peut tout de suite dire qu'ils ne se rattachent en rien aux deux précédentes sous-séries ! Comme dans Les volcans (cf. Fiction 321), le cadre est une Terre coupée en deux et qui se répand dans l'espace. Mais l'action se situe après cette guerre qu'on pressentait dans le premier roman. Des équipages de vaisseaux spatiaux sont recrutés après leur démobilisation afin de prospecter les astéroïdes par une multinationale. Et, comme on dit au dos des romans pour « dames seules », l'amitié et l'amour triompheront. Etrange, cette tendance de Le May à renouer avec les romans signés « J. et D. Le May » qui, s'ils étaient bien menés et agréables, n'étaient guère plus que des anecdotes... Lacunes dans l'espace présente de grands vides et ce n'est pas le passage du Fleuve Noir de 224 pages à 192 qui permettront de les combler.