DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 624 Dépôt légal : avril 2000, Achevé d'imprimer : mars 2000 Première édition Recueil de nouvelles, 192 pages, catégorie / prix : 5 ISBN : 2-207-24980-8 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Fantasy
Quatrième de couverture
Peter S. Beagle est né en 1939. On lui doit La Dernière Licorne, un classique. Quand il ne chante pas dans les bars, il écrit des nouvelles et des romans. Chacun de ses ouvrages a été encensé par la critique, le premier, A Fine and Private Place, comme le dernier en date, Tamsin.
Ecoutez ! Ecoutez l'histoire de Lal et Soukyan telle qu'elle fut entendue d'un bout à l'autre du monde connu. Ecoutez le récite de leur dernière aventure alors qu'usés par les années ils auraient pu tout aussi bien rester au chaud, chez eux, plutôt que d'utiliser l'arc et l'épée, encore une fois. Faites la connaissance du magicien de Karakosk... Ecoutez l'histoire des Os géants, celle qu'on raconte aux enfants qui ont peur de ne pas grandir...
Trois récits pleins d'humour et de tendresse, trois contes éternels.
1 - Les Os géants (Giant Bones, 1997), pages 9 à 54, nouvelle, trad. Brigitte MARIOT 2 - Lal et Soukyan (Lal and Soukyan, 1997), pages 57 à 149, nouvelle, trad. Brigitte MARIOT 3 - Le Magicien de Karakosk (The Magician of Karakosk, 1996), pages 153 à 187, nouvelle, trad. Brigitte MARIOT
Critiques
Le magicien de Karakosk est la deuxième partie du recueil original Giant Bones, découpé en deux pour la version française – et de basses raisons mercantiles – et dont le premier volet s'intitulait La dernière chanson de Sirit Byar. Cette précision préliminaire apportée, on peut s'intéresser au contenu de ce recueil, qui contient trois nouvelles, ou plus exactement une novella et deux textes plus courts.
La première nouvelle (« Les os géants ») nous conte la survie d'un jeune homme au pays des géants, ou comment, du statut de curiosité et de prisonnier, il est devenu mascotte, confident et ami de ceux-ci. Le court roman central (« Lal et Soukyan ») reprend les personnages de The inkeeper's song, Lal et Soukyan, autrefois auteurs d'actes héroïques. Le récit reprend une vingtaine d'années plus tard, alors que tous deux ont vieilli et que Soukyan est toujours hanté par le souvenir des humiliations infligées à un gardien, dans une prison d'où ils s'étaient échappés. Enfin, dans le dernier texte (« Le magicien de Karakosk »), un magicien tente d'enseigner son art à une reine animée de noirs desseins.
Ce qui frappe dans ces textes, c'est tout d'abord leur côté doux-amer. Les personnages de Beagle accomplissent parfois des actes proprement héroïques, mais n'en conçoivent pas pour cela une fierté hors de propos. Simplement, c'est leur destin, et ils l'accomplissent. Et si tout cela doit se solder par la mort du héros, ou toute autre triste fin, qu'importe, cela ne les empêchera pas de suivre leur petit bonhomme de chemin, et occasionnellement de faire des mots d'esprit. C'est ce qui constitue la principale force des contes de ce recueil : ces légendes où les exploits indéniables s'allient à une philosophie empreinte de sérénité. De plus, l'auteur aime la culture orale et cela se voit d'abord dans le cadre du récit, les sociétés présentées ici étant relativement primitives ou féodales ; mais surtout dans sa forme, puisque deux des trois récits sont des narrations de faits légendaires par un père à son fils ou par un conteur à ses amis. Quant au troisième texte, Beagle se substitue lui-même à son narrateur, et le fait avec un plaisir visible – faut-il préciser que Beagle aime à chanter dans les bars, et voue une grande admiration à Georges Brassens ?
Bref, ce recueil – ainsi que son petit frère, La dernière chanson de Sirit Byar – s'impose à tout amateur de fantasy originale, légère et peuplée de créatures de légende, mais également riche d'émotions et porteuse d'un message de tolérance.