A présent devenu un homme, Jaemon pouvait prétendre au trône d'Antarcie. Mais le maléfice envoûtant de sa jeune épouse l'obligeait à affronter le plus mortel des ennemis : Thursa Antarcidès, ou la créature qui se dissimulait depuis vingt siècle sous ce nom...

     Alain Paris semble avoir tout compris des « ficelles » d'une certaine fantasy commerciale à l'américaine, et les applique pour la seconde fois, en un parcours sans faute. L'originalité ne sera pas au rendez-vous, vraiment pas, mais le simple plaisir de la lecture sera lui bel et bien présent, si vous aimez la littérature populaire.

     Le premier tome de la trilogie (évidemment) présentait l'enfance mouvementée de Jaemon d'Antarcie, héritier légitime du trône du plus important royaume de ce continent perdu, qui se nomme aujourd'hui Antarctique et était à cette lointaine époque au bord de la glaciation. L'Ombre des Antarcidès poursuit donc sans défaillir le cheminement de Jaemon, des Marches jusqu'à sa conquête du trône d'Antarcie. Alain Paris a puisé dans diverses cultures, notamment celtiques, pour tisser sa société mi-Antique mi-médiévale, et la somme de documentation amassée par l'auteur donne à son roman une solidité, une crédibilité, que n'ont bien souvent pas les mondes de fantasy médiévale crées de toutes pièces à partir de vagues souvenirs de Tolkien... C'est là tout à l'honneur d'Alain Paris, qui parvient ainsi à nous donner une œuvre mineure mais néanmoins honorable, soutenant haut la main la comparaison avec la majorité des publications anglo-saxonnes équivalentes.

     Dommage, simplement, que le Fleuve Noir ne se soit toujours pas décidé à publier de manière rapprochée les cycles brefs de ce style. Attendre de nombreux mois la suite d'un tome de série me semble assez ridicule.